à Luxembourg le 19 octobre 2010 (Photo : Georges Gobet) |
[19/10/2010 15:41:46] ATHENES (AFP) La Grèce engluée depuis un an dans la crise de la dette souveraine a réussi un test obligataire mardi en levant plus d’un milliard d’euros à un taux en net recul par rapport à celui de septembre, traduisant l’adhésion des marchés à la politique d’austérité du gouvernement.
La Grèce, forcée au printemps de renoncer aux emprunts à long terme dont les taux devenaient trop élevés sous le poids de sa dette et de faire appel au FMI et à la zone euro pour lui éviter la faillite, a emprunté mardi 1,17 milliard d’euros en bons du Trésor à trois mois, à un taux de 3,75%.
Lors de la dernière émission du même type, le 21 septembre, elle était parvenue à lever seulement 390 millions d’euros à 3,95%.
“Nous avons des raisons d’être satisfaits, car le taux (mardi) est ressorti à 3,75%, plus bas que celui de septembre, en dépit du fait que nous avons émis un montant trois fois supérieur à celui de septembre”, a déclaré à l’AFP le président de l’Organisme de gestion de la dette publique (PDMA) Peter Christodoulou.
“Nous avons une participation d’étrangers de 51%” s’est-il félicité.
Lors de l’émission du mois de septembre, les investisseurs étrangers avaient contribué à hauteur de 70%, mais en chiffres absolus, le montant d’obligations acquis par des opérateurs non grecs est, cette fois-ci, “plus du double de celui de la dernière fois”, a-t-il relevé.
éou à l’Onu à New York le 20 septembre 2010 (Photo : Emmanuel Dunand) |
“Ceci constitue un message d’encouragement vis-à-vis de la politique économique suivie par ce gouvernement”, a-t-il poursuivi, en faisant référence au budget d’austérité présenté par le gouvernement socialiste de Georges Papandréou pour 2011, après les réformes de rigueur (retraites et fonction publique) déjà menées en 2010.
Le pays a annoncé son intention de reprendre les emprunts à long terme en 2011, une fois qu’il aura pu convaincre les acteurs du marché de sa nouvelle vertu gestionnaire. La Chine a indiqué récemment qu’elle achèterait de ces futures obligations grecques long terme, apportant un soutien de poids au pays affaibli.
Selon son avant-projet de budget pour 2011, le gouvernement grec espère pour sa part ramener le déficit public du pays à 7,8% du Produit intérieur brut (PIB) en 2010 et 7% en 2011, allant au delà des exigences d’assainissement formulées par l’UE et le FMI qui lui avaient fixé 8,1% pour 2010 et 7,6% pour 2011.
Mais, alors que le gouvernement indique aux Grecs qu’aucune nouvelle mesure d’austérité ne sera nécessaire pour y parvenir, le Commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn a prévenu lundi soir à Luxembourg que le pays pourrait devoir prendre de nouvelles mesures d’austérité pour tenir ses objectifs affichés pour 2011.
Cet effort supplémentaire découle d’une révision attendue à la hausse du déficit public du pays.
L’office européen des statistiques Eurostat “a fait de nouvelles découvertes concernant certaines entités (grecques) qui doivent être reclassifiées comme des entités publiques, ce qui aura un certain impact à la hausse sur la dette et le déficit” pour la période allant de 2006 à 2009, a expliqué Olli Rehn devant la presse.
Le dernier chiffre officiel du déficit 2009 s’élève à 13,6% du PIB.
Athènes a déjà prévenu au début du mois qu’il risquait finalement de dépasser 14% du PIB.