éma (Photo : Pierre Verdy) |
[20/10/2010 09:13:33] BUCAREST (AFP) La révolution numérique dans le cinéma, bien que coûteuse et difficile pour les petites salles, pourrait faciliter la circulation du film européen d’auteur, ont estimé des professionnels réunis à Bucarest pour les 3e rencontres du cinéma franco-roumaine.
“Aujourd’hui, la circulation des films européens hors de leur marché national est compliquée. Il est très difficile pour un film grec de sortir en Lituanie par exemple”, a souligné Claude-Eric Poiroux, directeur général d’Europa Cinémas, réseau de 811 salles dans 42 pays ayant une programmation majoritairement européenne.
“Le cinéma européen est très peu connu des Européens. Même en France, sorti de Paris, les films ni français ni américains ont du mal à être programmés”, renchérit le critique Michel Ciment.
Les obstacles sont en partie liés aux coûts.
En France, une copie de film en 35mm coûte de 750 à 2.200 euros contre 150 euros pour un équivalent numérique, selon le Centre national de la cinématographie.
“Le numérique peut être un moyen de simplifier la circulation des oeuvres et de donner accès au public aux cinémas de tous pays”, selon M. Poiroux.
A condition que les petites salles d’art et d’essai en Europe soient aidées pour ce passage très coûteux, rappelle la programmatrice roumaine Daniela Bacanu.
Un projecteur numérique coûte environ 75.000 euros.
La Commission européenne veut éviter une révolution numérique à deux vitesses, qui bénéficierait surtout aux multiplexes et aux grosses productions américaines.
Elle prévoit de lancer d’ici la fin de l’année un programme d’aide aux petites salles pour financer les équipements.
En France, les distributeurs devront verser une contribution pour aider les exploitants.