Une conférence de l’OCDE, contestée par les pays arabes, s’ouvre à Jérusalem

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érusalem, le 8 décembre 2009 (Photo : Menahem Kahana)

[20/10/2010 10:04:30] JERUSALEM (AFP) Une conférence de l’OCDE sur le tourisme s’est ouverte mercredi à Jérusalem, avec la participation de 28 pays sur 33, une réunion qui a suscité les protestations des Palestiniens et des pays arabes contestant le choix “provocateur” de la Ville sainte pour sa tenue.

Cette conférence de l’OCDE est première organisée en Israël depuis la récente accession de ce pays à l’Organisation de coopération et de développement économiques.

Elle s’est ouverte au Palais de la Nation à Jérusalem-Ouest, secteur israélien depuis la création de l’Etat hébreu, en 1948, et doit durer trois jours. La session de mercredi se déroule à huis clos.

L’Autorité palestinienne a multiplié ces derniers jours les appels au boycottage de la conférence de l’OCDE, estimant qu’elle cautionnait l’annexion par Israël de la partie orientale de Jérusalem, à majorité arabe, à la suite de la Guerre des Six jours en juin 1967.

Parmi la poignée de pays absents, figure la Turquie, dont les relations avec Israël sont au plus bas depuis le raid des commandos de marine israéliens contre un ferry humanitaire turc le 31 mai dernier au large de Gaza.

C’est le ministre israélien du Tourisme, Stas Misezhnikov, qui le premier a déclenché la polémique en décrétant que le choix de Jérusalem constituait de la part de l’OCDE une forme de reconnaissance de la cité comme capitale d’Israël.

Après une vive protestation du secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurria, M. Misezhnikov, membre du parti ultra-nationaliste Israël Beiteinou, a dû faire marche arrière, parlant de “regrettable malentendu”.

Le ministre israélien a expliqué “n’avoir jamais dit que ce sommet est la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël mais que sa tenue en Israël montre que l’OCDE voit en Israël un pays important sur le plan économique et touristique”.

Le ministre palestinien de l’Economie, Hassan Abou Libneh, a qualifié mardi la tenue de la conférence à Jérusalem de “provocation envers les sentiments nationaux palestiniens”.

“Nous ne comprenons pas comment certains pays peuvent même envisager de participer à une conférence à Jérusalem alors qu’Israël multiplie les mesures unilatérales pour changer son statut”, s’est insurgé le ministre palestinien.

Le principal négociateur palestinien, Saëb Erakat, a exhorté les pays invités à “annuler leur participation et à rejeter les actions illégales d’Israël” tandis que la Ligue arabe exprimait son “extrême inquiétude”.

La communauté internationale ne reconnaît pas Jérusalem comme capitale d’Israël. En 1950, l’Etat hébreu a proclamé que la partie ouest de Jérusalem constituait sa capitale, en violation de la “résolution de partage” de l’ONU de 1947 qui prévoyait pour Jérusalem et Bethléem un statut international.

Ce refus de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël a été réaffirmé depuis la conquête israélienne en juin 1967 de la partie orientale de la Ville sainte. Les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de leur futur Etat.

Israël a fait officiellement son entrée en mai dernier dans l’OCDE au bout de 16 ans d’efforts pour y être intégré et passer du statut d’économie émergente à celui d’économie développée.