40 projets dans le secteur des énergies renouvelables pour 4,1 milliards de dollars qui devraient permettre de passer de 144 mégawatts en 2009 (4% de la capacité totale de production électrique) à 550 mégawatts en 2014 et 1.000 mégawatts en 2016. Ce qui équivaut à 16% de la production énergétique totale dont 75% provenant des énergies éolienne et solaire.
Les investissements touchent au même titre l’énergie éolienne plus économique et dont les prix sont plus accessibles que les énergies classique ou les autres types d’énergie renouvelables. En Tunisie, où les grosses chaleurs de l’été font monter les besoins en réfrigération et grimper les factures d’électricité, les énergies renouvelables semblent être le meilleur moyen d’équilibre entre la demande et l’offre.
Le projet de production d’énergie éolienne de Bizerte avance considérablement et l’on s’attend à ce que d’ici 2011 sa production en électricité atteigne les 190 mégawatts. En ce qui concerne l’énergie solaire, l’objectif est d’atteindre les 700.000 m2 de panneaux solaires en 2014, soit près de 8 fois le taux de production actuel qui s’élève à seulement 80.000 m2, et enfin, les maisons solaires, nouvelles arrivées sur le terrain des énergies renouvelables, auront également leur part dans la production globale des énergies vertes. L’Etat, pour sa part, ne ménage pas son «énergie» pour encourager le recours à ces nouvelles sources énergétiques, les encouragements vont de la prise en charge de près de 40% du coût des installations, à l’assistance de l’usager sur présentation d’une demande pour l’installation de panneaux photovoltaïques ou l’équipement d’une maison solaire.
Le secteur des énergies renouvelables est en bonne voie de croissance et ce n’est pas Abdelaziz Rassâa, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Industrie et de la Technologie, chargé des Energies renouvelables et des Industries agroalimentaires, qui le démentirait.
Invité à présider la conférence de presse à propos du forum international «Tunisia Solar International Conference» organisée par le ministère en partenariat avec l’Institut arabe des chefs d’entreprise et le Conseil Consultatif national de la Recherche scientifique et qui se tient les 29 et 30 octobre à Tunis et en présence de Tarak Chérif, membre de l’IACE, M. Rassâa a affirmé la volonté de la Tunisie de consolider ses efforts et ses actions pour développer le secteur des énergies renouvelables. «Entre 2005 et 2009, nous avons économisé pour 1,1 million de tep en comparaison avec 2004, ce qui équivaut à 12% de la totalité de la consommation énergétique nationale», a-t-il indiqué.
La Tunisie affirme de plus en plus son engagement dans la promotion des énergies propres et pour preuve, le projet avant-gardiste de produire l’hydroélectricité solaire par la SITEP à El Borma.
D’autre part, et grâce à la centrale d’électrique verte d’une production de 1.200 mégawatts à El Haouaria, deux câbles d’une capacité de 1.000 mégawatts relieront la Tunisie à l’Italie avec la possibilité d’exporter d’ici 2013 à peu près 300 mégawatts vers l’Europe.
A l’échelle nationale, le taux d’intégration de l’éolien au niveau des nouvelles unités industrielles est de l’ordre de 50%. Huit unités industrielles photovoltaïques sont d’ores et déjà opérationnelles et on voit de plus en plus des investisseurs étrangers s’implanter en Tunisie pour produire des panneaux photovoltaïques. Des investisseurs d’Allemagne, d’Espagne et d’Italie se montrent intéressés par le site Tunisie où des projets pilotes dans les énergies renouvelables se développent avec un engouement assez prononcé de la part du secteur privé qui y participent à hauteur de 70%.
100 MDT de financement
Les lignes de financement de la part de la Banque mondiale et l’Union européenne s’élèvent à 100 MDT et sont disponibles pour les investisseurs qui désirent lancer des projets dans le secteur des énergies renouvelables.
D’autre part, et suite à la promulgation de la loi de 2009 pour la production de l’électricité pour l’usage privé, on peut s’attendre à la création de nombre d’entreprises privées exerçant dans le secteur des énergies renouvelables pour répondre aux demandes du marché.
Devant cette dynamique évolutive du secteur des énergies renouvelables dans notre pays, la Conférence internationale organisée sous le haut patronage du président de la République et qui sera ouverte par Mohamed Ghannouchi, Premier ministre, devrait affirmer le positionnement de la Tunisie en tant que pays du Sud producteur de nouvelles énergies.
Le Plan solaire tunisien -composé des projets internationaux Desertec, Plan Solaire méditerranéen et Sahara Solar Breeder- œuvrerait entre autres dans le développement des partenariats entre les centres de recherche et d’innovation, les opérateurs privés et les pouvoirs publics par le biais des technopôles, de la STEG, de l’ANME et du Fonds national de maîtrise de l’énergie.
De nouveaux projets ainsi que des initiatives d’investissement en provenance des secteurs privés et publics tout comme les moyens mis à la disposition des opérateurs privés seront débattus lors la première journée de la conférence. La seconde journée, elle, sera consacrée à la recherche et innovation ; Mouldi Miled du Conseil Consultatif national de la recherche Scientifique et de la Technologie promet des discussions «chaudes» à propos du projet Desertec. Attendons voir.