Désormais, maisons d’hôtes, hôtels de charme et gîtes ruraux auront leurs gîtes réglementaires, organisationnels et administratifs à condition, bien entendu, qu’ils répondent aux normes minimales d’hygiène et de sécurité. La Promesse, c’est Slim Tlatli, ministre du Tourisme, qui l’a faite aux représentants de cette nouvelle forme d’hébergement venus nombreux lors d’une première rencontre organisée récemment au siège du ministère.
Le tourisme alternatif est un facteur important de diversification du produit touristique. C’est un axe essentiel dans la stratégie du nouveau code des investissements orienté vers les produits innovants.
Ceci dit, il s’agit de définir avec précision ce qu’est exactement le tourisme alternatif ainsi que les normes, les conditions d’exploitation et d’exercice. Les textes réglementaires doivent coller à la réalité du secteur. Ces nouvelles formes d’hébergement familières en Europe mais nouvelles dans notre pays doivent être classées selon des critères bien précis. Une maison d’hôte où on reçoit les «clients» comme s’ils étaient des invités qui payent leur séjour, est différente d’un gîte rural ou d’une habitation réaménagée en un «hôtel de charme».
La confusion qui a régné à ce jour au niveau de la définition de ces différents modes d’hébergement est en phase d’être clarifiée. Les propriétaires de maisons d’hôtes ou de gîtes ruraux qui ont longtemps souffert d’une communication presque inexistante avec les pouvoirs locaux tel «François Dominique, de Villa Zembra sise à Elhaouaria qui s’est plaint, à l’occasion, de sa crainte à chaque fois que les instances locales ferment l’établissement», ou le jeune propriétaire d’un «houch» à Djerba qui risque de voir «son puits» exproprié par la municipalité de Midoun. Tous les opérateurs dans cette nouvelle tradition qui s’installe dans notre pays et qu’on appelle tourisme alternatif s’accordent sur un point : «La difficulté de communiquer avec les pouvoirs locaux qui considèrent qu’ils travaillent dans l’illégalité et qu’ils risquent à tout moment la cessation de leurs activités. Nous ramons, pour nous c’est un goulot d’étranglement».
Le ministre, affable, a essayé de les tranquilliser tout d’abord en les rassurant quant à l’évolution des discussions avec ses homologues concernant la régularisation de leurs situations et la «légitimisation» de leurs activités. Il a insisté sur la particularité de ce produit touristique qui doit représenter un facteur enrichissant pour le produit national à l’exemple des maisons coloniales qui tombent en ruine et qui devraient être réaménagées à des fins de diversification des modes d’hébergement. Slim Tlatli a précisé, à ce propos, qu’une commission réunissant des représentants des ministères du Tourisme, des Domaines de l’Etat, de l’Equipement et de l’Agriculture pour un appel à projet l’acquisition et le réaménagement de ces maisons, a été constituée.
«Pour que ces nouveaux modes d’hébergement soient attractifs, il faut qu’ils gardent leurs spécificités en tant que sites, produits et styles architecturaux», a indiqué le ministre.
Ceci dit, si les opérateurs évoluant dans le tourisme alternatif réussissent le tour de force de garder leur indépendance en créant leur propre association, il reste le volet promotionnel capital pour faire découvrir et connaître leurs produits à l’échelle nationale et internationale. Le site «Les mille et une Tunisie» consacré au tourisme alternatif et créé par Amel Djaiet a mis les premiers jalons pour la découverte de la Tunisie alternative, on lui en a rendu hommage publiquement lors de cette première réunion. Reste des efforts considérables à fournir à l’échelle internationale. Le ministre s’est dit prêt à soutenir toutes les initiatives visant à faire connaître cette forme de tourisme, que ce soit à travers les sites électroniques ou un livre d’art comprenant des illustrations et des récits sur les maisons d’hôtes, hôtels de charme et gîtes ruraux.
Bonne nouvelle pour les opérateurs qui ont beaucoup souffert avant d’avoir enfin une oreille attentive et pour le pays qui peut offrir d’autres produits que ceux classiques et surexploités.