Si c’était à refaire, une majorité d’entreprises américaines serait, d’après l’enquête 2009 de la TACC, prête à investir de nouveau en Tunisie et à conseiller à d’autres de le faire. Malgré quelques menus problèmes, en particulier avec l’Internet.
«Le constat est plutôt positif», résume Nazeh Ben Ammar, président de la Tunisian American Chamber of Commerce (TACC), au sujet des conclusions de l’enquête 2009 sur la perception du climat des affaires en Tunisie par les entreprises américaines opérant en Tunisie. Si c’était à refaire, celles-ci y affirment en effet qu’elles n’hésiteraient pas à s’y implanter de nouveau. Les 60 entreprises américaines (sur les 74 basées dans notre pays) ayant répondu aux 12 questions posées par la TACC dans le cadre de son enquête annuelle sur le climat de l’investissement considèrent en effet dans leur écrasante majorité que leur «décision initiale d’investir en Tunisie était bonne» (96,2%), et vu l’environnement actuel, elles voudraient bien y investir encore (88,5%), et recommander à d’autres d’en faire de même (92%). Lors de la précédente enquête portant sur 2008, les scores sur ces trois paramètres étaient respectivement de 89%, 79% et 78% -soit une très nette amélioration du degré de satisfaction. Toutefois, celui-ci varie d’un secteur à un autre parmi les douze passés au crible.
En ce qui concerne l’environnement général –apprécié globalement à hauteur de 62%-, la palme revient à la réglementation considérée comme «claire» et aux «transactions financières gérables» par 84,6%, suivi des coûts légaux «raisonnables» (84%), des lois et réglementations «appliquées également à tous» (73,1%), de l’accès aux devises «suffisant pour les besoins de l’entreprise» (69,2%), au système bancaire «efficient et répondant aux besoins de l’entreprise» (65,4%), du système judiciaire «efficient» (64%), au processus de rapatriement des bénéfices «facile et direct» (60%), et à la réglementation du travail «appliquée par les tribunaux de manière appropriée et efficiente» (56%).
La Tunisie est la mieux notée sur l’environnement culturel et social que 100% des entreprises sondées trouvent «sûr».
Il en découle qu’une majorité d’entreprises entend recruter (59%), que les autres vont stagner à ce niveau (19%) ou licencier (22%).
Le deuxième paramètre le plus apprécié est l’engagement en matière de développement durable que 88,5% trouvent pris en considération dans la politique économique du pays, et la possibilité d’une protection environnementale pour ceux qui le veulent» (72%).
Suivent les infrastructures télécom que 80,8% trouvent «adéquates pour les besoins de l’entreprise», à la fois sur le fixe et le mobile. Les services dans ce secteur satisfont moins, mais 69,2% les jugent généralement bons dans le fixe et 68% dans le mobile.
Dans leur globalité, les infrastructures sont, elles aussi, appréciées par les trois quarts (75%) des sondés, mais le degré de satisfaction varie d’un domaine à un autre. Il va de 92,3% (infrastructure électrique suffisante) à 50% (les coûts dans les ports sont transparents et faciles à identifier), en passant par quatre autres niveaux de satisfaction : 84,6% (les rues et autoroutes), 80,8% (approvisionnement en électricité), 76,9% (infrastructure aéroportuaire suffisante), et 69,2% (infrastructure portuaire suffisante).
Idem pour la population active, puisque le degré de satisfaction est élevé pour la disponibilité d’employés hautement qualifiés (69,2%) et de cols bleus (65,4%), sensiblement inférieur pour leur productivité (57,7%), et la qualité de formation des premiers (34,6%) et des seconds (30,8%).
Les relations avec l’administration sont également jugées satisfaisantes en général (62%) –sauf pour les réponses aux demandes que seulement 46,2% trouvent «rapides et adéquates». La plus grande satisfaction en matière de coût vient de celui du travail jugé «compétitif avec des pays à un niveau de développement similaire».
De même, les coûts de certains facteurs de production sont appréciés moyennement : 54% seulement les trouvent satisfaisants. S’il grimpe à 80,8% pour le gaz, et se situe à 73,1% pour l’électricité, ces coûts ne sont jugés acceptables que par une minorité en ce qui concerne les télécoms et le fret aérien (38,5%), et encore plus pour le fret maritime (30,8%).
La plus mauvaise appréciation concerne l’Internet. Même si l’accès jugé adéquat par plus de la moitié des entreprises (54%), seulement 34% trouvent le réseau bon.