A Toute allure (3) : The Tunisian way of life?!

Le ministre du Tourisme s’échine à remodeler l’image du tourisme tunisien embourbée dans les méandres du balnéaire depuis des années, et son département a sonné le branle-bas de combat en mobilisant le banc et l’arrière-banc des professionnels afin d’inventer une identité que nous avons bradée aux TO et autres carnassiers du tourisme européen.

Dans l’une de ses nombreuses interventions, Slim Tlatli a plaidé haut et fort pour que chaque région se mette à son compte au point de vue des efforts de promotion, quitte à promouvoir ses propres spécificités afin de multiplier les efforts et de booster l’action de l’ONTT au niveau national.

Nous n’allons pas inventer la lune dans ce domaine. Tous les grands pays touristiques du monde (France, Espagne, Turquie, Etats-Unis d’Amérique bien sûr et bien d’autres) ne dédaignent pas le plus de synergie qu’une communication multiple et différenciée apporte à leur produit touristique.

Nous avons de quoi faire en plus. Si une «Tunisian way of life» est peut-être à imaginer, elle sera plurielle obligatoirement. La cuisine, le vestimentaire et le parler du nord-ouest diffèrent de la M’tabbaga, de la seffa, du h’rem et du parler du Jérid au sud-ouest. La région de Sfax est unique par ses rapports à la mer, et les particularités de la région de Ras Jebel et Raf Raf diffèrent même de la région de Bizerte. Ceci sans compter la médina de Tunis, le Sahel, la région de Kairouan, les habitudes bédouines des berbères de Tataouine et celles de la région de Nefzaoua…

En outre, cet effort de communication, demandé à tous, est à même de fournir pour nos commerciaux des arguments de vente qui sortent des atouts naturels vantés depuis les années 60 et qui nous sont disputés par tout ce que le pourtour  méditerranéen a de pareil -et il en a!

L’homme de Byrsa qui vient d’être restitué dans ses atouts presque naturels d’il ya 26 siècles est un exemple parmi d’autres de ce que nous pouvons vendre et même vendre très cher aux touristes avides de sensations.

Même nos douteux Keftagi et leblabi peuvent être de la fête si des chefs intelligents s’en inspirent pour les dépoussiérer, les alléger et les mettre au goût du jour !

C’est à ce prix et à des efforts d’envergure de ce genre que nous pouvons escompté donner à notre tourisme le virage dont il a besoin pour se hisser à des standards élevés sur le marché international.