Retraites : la menace plane d’une nouvelle pénurie de carburant

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à une station-service le 24 octobre 2010 à Paris (Photo : Thomas Coex)

[25/10/2010 04:40:41] PARIS (AFP) La menace plane d’une nouvelle dégradation ce lundi de la pénurie de carburants liée au conflit sur la réforme des retraites alors qu’un quart des stations-service françaises, surtout dans l’Ouest, connaît toujours des difficultés d’approvisionnement en pleines vacances de la Toussaint.

“Il peut y avoir quelques difficultés lundi matin, mais cela ne voudra pas dire qu’on repart vers une dégradation du système”, a déclaré dimanche soir à l’AFP le ministre de l’Energie, Jean-Louis Borloo, qui a évoqué une “lente amélioration” sur l’ensemble du territoire.

Il a expliqué que, compte tenu du repos imposé dimanche aux chauffeurs de citernes par la législation sur le transport de matières dangereuses, la “matinée de remise en route de la tournée des camions” devrait “être digérée” et pourrait “créer quelques problèmes” en première partie de journée.

“Les tournées recommençant à quatre heures (du matin), il peut y avoir des endroits où la cuve est vidée avant que le camion arrive”, a ajouté M. Borloo.

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és par les forces de l’ordre à leur sortie le 22 octobre 2010 de la raffinerie de Grandpuits (Photo : Thomas Samson)

Plus tôt dans la journée, l’Union française des industries pétrolières (UFIP) qui représente une grande partie des distributeurs (7.600 stations), avait averti: “on n’a pas beaucoup approvisionné dimanche donc la situation lundi va être plus difficile pour tout le monde”.

“A partir de mardi, on va revenir au niveau où on était”, avait toutefois souligné son président, Jean-Louis Schilansky.

Le patron de l’UFIP a aussi pointé l’impact de la priorité donnée par le gouvernement à l’approvisionnement des stations d’autoroutes pour faciliter les départs en vacances.

Sur l’ensemble de la France, Jean-Louis Borloo a confirmé dimanche soir le chiffre d’une station-service sur quatre en difficulté, évoqué par Raymond Soubie, conseiller social de Nicolas Sarkozy dans la matinée. “Sur les une sur quatre, on compte celles qui sont à sec -très peu-, celles à qui il manque un produit ou celles qui risquent un manque de produits”, a-t-il détaillé.

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épartement le nombre de stations-services fermées ou en rupture de carburant

Selon l’UFIP, “dans les départements les plus touchés, comme dans l’Ouest, la proportion de stations qui ont des problèmes d’approvisionnement peut aller jusqu’à 40%”.

L’ouest de la France et la région parisienne restaient les plus affectés dimanche. “En Ile-de France, on avait 35% de stations à sec ou en manque d’au moins un produit, et dans l’Ouest, un petit tiers environ des stations qui posent de réelles difficultés”, selon les services de M. Borloo. Les sept départements (Eure, Calvados, Loire-Atlantique, Indre-et-Loire, Val-de-Marne, Oise, Allier), listés dans le rouge “sont toujours les mêmes”, a confirmé le ministre de l’Energie.

“Il n’y a pas de grosses difficultés sur tout le croissant nord, est, tout le corridor est, sud-est, sud-ouest”, a-t-il ajouté.

Alors que les 12 raffineries françaises sont à l’arrêt, la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a demandé dimanche aux grévistes de faire preuve de “responsabilité” et de reprendre le travail comme l’avait fait la veille M. Borloo.

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à Paris (Photo : Thomas Coex)

Le coût de la crise actuelle n’a pas encore été chiffré. Mais le Medef, principale organisation patronale, s’est alarmé dimanche de “la gravité de (son) impact sur l’économie” et a réclamé un moratoire sur le paiement de charges pour les entreprises les plus touchées par la crise.

La colère gronde aussi chez les patrons de petites et moyennes entreprises. “Ces actes de blocage s’apparentent à du terrorisme économique”, a tonné le président de la CGPME, Jean-François Roubaud, dans le Parisien.