«L’enseignement supérieur privé est en danger», «l’alarme est déclenchée», se sont-là, entre autres, les mots qui ont été répétés à plusieurs reprises par les responsables des établissements d’enseignement supérieur privé lors de la table ronde organisée, samedi 23 octobre 2010, par le magazine «Réalités» en collaboration avec la Chambre syndicale des structures de l’enseignement privé (UTICA). Ce débat portait sur le thème «l’enseignement supérieur privé: état des lieux et perspectives d’avenir» et animé par M. Taieb Zahar, directeur du magazine «Réalités», et M. Abdellatif Khammassi, président de la Chambre syndicale.
Caractérisé par une absence totale des représentants du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, notamment de la Direction générale de l’enseignement supérieur (qui a refusé l’invitation de l’organisateur), le débat s’est concentré sur le rôle de l’enseignement supérieur privé en Tunisie ainsi que les difficultés rencontrées par les investisseurs dans ce secteur.
Selon M. Taieb Zahar, l’enseignement supérieur public ne pouvant plus garantir un minimum de qualité de formation vu la forte croissance annuelle du nombre d’étudiants, le gouvernement tunisien a décidé, depuis dix ans, l’ouverture du secteur aux investisseurs privés. En revanche, sur les 40.000 étudiants relevant des établissements privés de l’enseignement supérieur, seuls 10.000 ont pu s’intégrer dans la vie professionnelle. Et M. Zahar de s’interroge, dans ce contexte, sur la responsabilité du ministère de tutelle.
Pour sa part, M. Abdellatif Khammassi, s’interroge sur le silence et l’ignorance de l’administration face aux revendications des professionnels du secteur, ce qui a abouti à un dialogue de sourd. D’ailleurs, les problèmes ont émergé dès l’entrée en vigueur du système LMD et qui s’ajoutent, également, aux obligations imposées par la loi concernant le capital de la société reporté à 2 millions de dinars ainsi que d’avoir un quota d’enseignants permanents qualifiés à côté des enseignants vacataires qui ne peuvent venir que du public.
Dans le même contexte, tous les intervenants, à savoir les directeurs des établissements de l’enseignement supérieur privé, ont reconnu qu’il s’agit d’un problème de fond qui risque de compromettre l’avenir de tout le secteur.
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