Selon les derniers chiffres à mi-parcours de 2010 du Cercle euro-méditerranéen
des dirigeants textile-habillement (CEDITH), les ventes d’habillement de la
Tunisie vers l’Union européenne n’ont évolué que de +0,9%. Pas de quoi regarder
l’avenir en faisant des projets!
Et si on a beau connaître le dossier, on se demande quand même si on n’est pas
passé à côté de quelque chose. Ce dossier, ce sont en gros les dix dernières
années passées à redonner du tonus au secteur du textile-habillement en Tunisie,
avec mise à niveau, programmes de qualité, réorientation de la production,
montée en filière… Autant de facteurs qui devaient nous permettre de garder
une place convenable malgré les Chinois qui semblent faire la pluie et le beau
temps, mais aussi les Turcs, les Marocains…
Une place convenable et une évolution de moins de 1%; ces deux concepts sont
loin d’être synonymes. Mais, pour re-comprendre l’UE, il faut peut-être
commencer par examiner plus attentivement les chiffres du CEDITH qui nous
affirment que les importations européennes de textile et d’habillement du
premier semestre 2010 (37,4 milliards d’euros) n’ont augmenté que de 0,5%
seulement par rapport à 2009. On dirait que les Européens ne veulent plus
s’habiller ou que des usines de textile-habillement ont été ouvertes en Europe.
Bien sûr, ces deux options ne sont pas vraies: les Européens continuent Ã
s’habiller et ils n’ouvrent pas des usines de
textile-habillement chez eux!
Alors comment expliquer ce demi-point? En vérité, si les chiffres montrent une
forte croissance des importations textiles de +16,0% (à 10,4 milliards d’euros),
ce qui est en cause c’est une baisse des importations d’habillement de 4,4% (Ã
26,9 milliards d’euros).
Surprise, surprise… les ventes d’habillement de la Chine vers l’Union
européenne ont dégringolé de -6,1% et c’est la même chose pour le Bangladesh
(-5,4%), l’Inde (3,5%), le Sri Lanka (-7,7%) et le Vietnam (-4,0%) !
Une dégringolade dont aurait dû profiter la Tunisie qui, avec son tout petit
+0,9%, fait pâle figure devant les Turcs qui réussissent un beau +5,7%. Mais,
peut-être que pour comprendre les raisons de nos faibles résultats avec l’UE, il
faut commencer par comprendre les raisons de la performance des Turcs.