Le PDG de Citigroup craint que la régulation bancaire ne nuise aux pauvres

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à Washington (Photo : Alex Wong)

[25/10/2010 21:44:43] NEW YORK (AFP) Le directeur général de la banque américaine Citigroup, Vikram Pandit, a affirmé lundi craindre que la réforme de la régulation bancaire, en particulier sur les cartes de crédit, ne nuise aux plus pauvres en raison de son coût pour le secteur.

“Ces progrès dans la protection des consommateurs ont un coût. D’abord, le crédit disponible est en train de rétrécir”, a affirmé M. Pandit lors d’un discours à New York.

“Quelque 1.500 milliards de dollars de lignes de crédit par carte bancaire ont été éliminées avant même que les dispositions essentielles de la loi sur les cartes n’entrent en vigueur cette année, et ce montant augmente chaque jour”, s’est-il alarmé.

Cette loi promulguée en mai 2009, et entrée en vigueur en plusieurs phases en 2010, fixe des limites sur les commissions imposées par les banques aux porteurs de cartes. Elles profitaient parfois de certains vides juridiques pour imposer des commissions ou des taux d’intérêt exorbitants, cachés dans des contrats difficilement lisibles.

“Un flux de revenus de grande importance étant éliminé, des établissements pourraient répondre en ne desservant pas des endroits ou des clients moins profitables, ou en réduisant leur offre pour eux (…) particulièrement dans les régions à plus faibles revenus ou rurales”, a expliqué M. Pandit.

“Chez Citi nous considérons cela comme un appel à agir pour le secteur. Un modèle économique qui repose sur des commissions injustes doit être revu”, a-t-il ajouté.

Le patron de la quatrième banque américaine par les dépôts a dit vouloir “travailler avec les régulateurs pour concevoir un nouveau modèle avec des coûts structurels abaissés qui rende économiquement viable pour les banques de proposer des services justes aux moins nantis”.