à Paris. (Photo : Boris Horvat) |
[26/10/2010 10:18:55] PARIS (AFP) Les mises en chantier de logements neufs en France devraient progresser en 2011 grâce à la bonne tenue des permis de construire au troisième trimestre, mais cette embellie reste insuffisante pour combler le déficit dans les grandes agglomérations.
“Les permis de construire s’installent sur un bon rythme de croisière et on peut tabler sur des mises en chantier comprises entre 350.000 et 360.000 en 2011 contre un peu plus de 300.000 en 2010 et 299.913 en 2009”, prédit l’économiste Michel Mouillart, interrogé par l’AFP.
Le nombre de permis de construire a atteint 106.805 unités entre juillet et septembre, en hausse de 26,2% par rapport aux mois correspondants de 2009, a annoncé mardi le ministère de l’Ecologie.
Sur les douze derniers mois, par rapport aux douze mois précédents, le nombre de permis de construire accordés est de 393.005, en hausse de 9,6%.
“Le secteur bénéficie actuellement du formidable effet de +dopage+ du prêt à taux zéro (PTZ) et des taux d’intérêt des crédits immobiliers qui n’ont pas été aussi bas depuis l’après-guerre”, souligne M. Mouillart, professeur à l’Université Paris X-Nanterre.
Les permis de construire devraient donc franchir la barre des 400.000 en 2010 contre 345.295 en 2009 mais rester encore loin des 527.466 accordés en 2006 qui avaient laisser espérer que la France pourrait approcher les 500.000 mises en chantier de logements neufs par an, un chiffre jugé nécessaire pour combler le déficit, notamment dans les grandes agglomérations.
Le nombre de mises en chantier de logements neufs s’est élevé à 72.363 au troisième trimestre, soit une faible hausse de 0,2% sur un an.
Au cours des douze derniers mois (octobre 2009 à septembre 2010), le nombre de mises en chantier est, avec 296.112 unités, toujours en dessous du cap symbolique des 300.000, en baisse de 2,9% sur les 12 mois précédents.
“Les chiffres de la construction confirment la tendance des derniers mois: le nombre de permis de construire délivrés poursuit à la hausse tandis que le nombre de chantier commencés stagne” constate, dans une déclaration à l’AFP, le secrétaire d’Etat au Logement Benoist Apparu.
Pour renforcer cette tendance M. Apparu souligne qu’en 2011, “le gouvernement aidera de façon très puissante les Français qui souhaitent devenir propriétaires grâce au +PTZ+ et poursuivra les aides à l’investissement locatif sur les marchés tendus grâce au dispositif Scellier” pour les investisseurs louant les logements neufs qu’ils achètent.
Mais “l?insuffisance de la production, porteuse de hausse des prix dans les quartiers proches des centres, condamne la ville soit à s?étaler toujours plus, soit à supporter les tensions sociales accrues que génère le mal-logement (désolvabilisation, recul sur la qualité, précarité)”, écrit l’Institut de l’épargne immobilière et foncière (IEIF) dans une étude publiée cette semaine et intitulée “Logement : la rareté au prix fort”.
Pour l’IEIF, “la rareté, qui s?avère la cause principale de la hausse du prix des logements, devient donc un facteur d?exclusion accélérée” de nombreuses catégories sociales.
“Une bonne partie du parc des villes-centres (des) grandes agglomérations est désormais hors de portée des aspirants propriétaires des classes moyennes qui sont, plus que jamais, obligés de tourner leur regard vers les périphéries ou le monde péri-rural”, conclut l’IEIF.