é Socrates, le 29 octobre 2010 à Bruxelles (Photo : Georges Gobet) |
[30/10/2010 11:50:05] LISBONNE (AFP) Le gouvernement socialiste minoritaire portugais et l’opposition de centre-droit ont conclu vendredi soir un accord assurant l’adoption du budget d’austérité pour 2011, a annoncé à l’AFP un porte-parole du Parti social-démocrate (PSD).
“Il y a un accord, qui sera formalisé samedi au Parlement”, a indiqué Rui Baptista, confirmant que les sociaux-démocrates s’étaient engagés à s’abstenir lors du vote en première lecture du projet de loi de finances, prévu mercredi au Parlement.
Pour éviter le rejet du texte, les socialistes avaient besoin au moins de l’abstention du PSD, les autres formations d’opposition ayant déjà annoncé leur intention de voter contre un budget qui doit permettre de réduire le déficit public à 4,6% du PIB fin 2011, contre 7,3% attendu cette année.
à Lisbonne, au Portiugal (Photo : Francisco Leong) |
Un “protocole de négociation du budget de l’Etat pour 2011” sera signé samedi à 10H00 GMT à l’Assemblée par le ministre des Finances, Fernando Teixeira dos Santos, et le chef de la délégation du PSD, Eduardo Catroga, a confirmé de son côté le gouvernement.
Soumis à la pression de Bruxelles et des marchés financiers, le gouvernement de M. Socrates avait présenté à la mi-octobre un budget d’austérité sans précédent, marqué par une baisse des salaires du secteur public et des aides sociales ainsi qu’une hausse des impôts.
Contre toute attente, gouvernement et PSD avaient rompu mercredi des negociations entamées samedi dernier.
Les sociaux-démocrates, qui défendaient un redressement budgétaire davantage axé sur la réduction des dépenses de l’Etat et une moindre hausse de la charge fiscale, s’étaient alors heurtés au refus du gouvernement de “remettre en cause” son objectif de redressement budgétaire.
Le Premier ministre, José Socrates, avait toutefois annoncé jeudi son intention de faire “un ultime effort pour obtenir un accord concernant le vote du budget qui donne confiance aux marchés internationaux”.
Illustrant les inquiétudes des investisseurs concernant l’application de ce plan de rigueur, la rupture des négociations avait provoqué une montée en flèche des taux d’intérêt de la dette portugaise.
De son côté, le président de centre-droit, Anibal Cavaco Silva, avait appelé vendredi à un “compromis” entre le gouvernement et opposition.
“La situation financière actuelle du pays est très grave et ne tolèrerait pas des attitudes qui conduiraient à l’ouverture d’une crise politique”, avait-il ajouté alors que M. Socrates avait laissé entendre fin septembre qu’il pourrait démissionner en cas de rejet du budget.