Tunisie : Energie solaire… si proche, si lointaine!

La Tunisie le sait si pertinemment que cela en devient une vérité de La Palice
de le souligner: Sur le long terme, les prix du gaz naturel et du pétrole
augmentent avec l’épuisement des ressources alors que le solaire apporte une
source inépuisable d’énergie. Pour ne citer qu’une source d’enquête, la
Commission européenne pour les énergies renouvelables prévoit que l’énergie
solaire représentera une part de 20% dans les énergies renouvelables et 50% en
2040.

Certes, les coûts d’investissement dans le solaire sont beaucoup plus élevés que
pour les techniques fossiles ou les autres énergies renouvelables (éolien,
hydraulique,…). Certes, ces techniques ne sont pas encore mature pour une
généralisation. Certes aussi, à cause de ses coûts d’investissements trop
lourds, l’énergie solaire est aujourd’hui une énergie non compétitive qui ne se
développe que grâce aux aides d’Etat.

Mais le jour où se manifesteront les phénomènes économiques dus aux pics de
production d’hydrocarbures et environnementaux dus à leur combustion, il sera
trop tard pour réagir!

Fait bien plus important à retenir dans le cas spécifique de la Tunisie, à part
quelques jours par année, nous avons tout le temps du soleil à ne plus savoir
qu’en faire. Et que le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
scientifique ait rappelé, lors de la Conférence internationale sur le plan
solaire tunisien, les recherches de notre pays qui ont abouti à la fabrication
d’une première cellule solaire photovoltaïque et d’un premier récepteur
photovoltaïque à l’échelle du monde arabe et de l’Afrique, cela ne veut pas dire
que nous sommes en phase des défis énormes que nous venons de décrire.

Voire, des succès, bien réels, du Centre des recherches et des technologies
d’énergie au technopôle de Borj Cédria ne doivent pas nous faire oublier
l’urgence, non seulement d’un développement radical de la recherche (et de
l’acquisition de brevets), mais aussi que des pays de plus en plus nombreux ont
mis en place des systèmes d’incitation financière (sous forme de détaxation, de
subventions, de tarifs avantageux pour le rachat de l’énergie produite…) pour
éveiller le privé à la production des outils de l’exploitation du solaire.