ôle Emploi à Dijon (Photo : Jeff Pachoud) |
[02/11/2010 17:55:29] PARIS (AFP) La hausse du taux de chômage en France a été près de deux fois plus rapide pour les jeunes que pour tous les actifs de mi-2008 à fin 2009, note une étude du ministère de l’Emploi, précisant que la forte crue du chômage des jeunes a touché les principaux pays européens, sauf l’Allemagne.
Sous l’effet de la dégradation très rapide de la situation économique, le taux d’emploi des 15-29 ans a reculé de 1,3 point à 46,4% et le taux de chômage a augmenté de 4,3 points de la mi-2008 à la fin 2009, selon la direction des études et statistiques (Dares) des ministères de l’Emploi et du Travail.
“L’augmentation du taux de chômage a été plus rapide pour les jeunes que pour l’ensemble de la population active” (+2,3 points), phénomène “habituel” en phase de crise, note l’étude, selon laquelle la part “importante de contrats temporaires dans les emplois occupés par les jeunes contribue à expliquer la surréaction du taux de chômage de jeunes à la conjoncture”.
Dans la tranche d’âge des 15-29 ans, 56% étaient présents sur le marché du travail en 2009, dont 47% en emploi et plus de 9% au chômage. “La forte dégradation de la situation économique ne semble pas avoir incité les jeunes à prolonger davantage leurs études”, note la Dares.
La proportion de chômeurs parmi les jeunes actifs a augmenté (+3,4 points en un an) à 16,9% en moyenne en France sur l’ensemble de l’année 2009. Le taux de chômage des moins de 30 ans a même bondi à 17,3% fin 2009, “niveau jamais atteint depuis 1975”, selon l’étude.
Les jeunes restent cependant “moins longtemps au chômage que les adultes de 30 à 49 ans”.
Dans les zones urbaines sensibles (ZUS), le taux de chômage des jeunes actifs a frôlé les 30% en 2009. “La probabilité d’un jeune actif d’être au chômage plutôt qu’en emploi est environ deux fois plus forte en ZUS que pour l’ensemble de la métropole, sans variation significative entre 2003 et 2009”.
“Le chômage des jeunes a fortement augmenté dans l’ensemble des principaux pays européens, à l’exception notable de l’Allemagne, la France se situant dans la moyenne des évolutions”, souligne aussi l’étude.
La proportion des 15-24 ans au chômage en France (23,4% au quatrième trimestre 2009) en 2009 a ainsi été équivalente à la moyenne de l’Union européenne à 15 et seulement supérieure de 0,6 point à la moyenne de l’UE à 27. Quant au taux de chômage des 25-29 ans, il a égalé la moyenne de l’UE à 15.
Seuls quatre pays de l’UE-15 (Espagne, Italie, Belgique, Grèce) ont un taux d’emploi des jeunes plus faible que la France, où la proportion de 15-24 ans en emploi est “faible” en raison d'”une formation initiale assez longue et d’une faible proportion de jeunes qui travaillent pendant leurs études”.
Autre phénomène notable pour l’emploi des jeunes en France: les formations en alternance (contrats de professionnalisation et d’apprentissage) et les emplois aidés financièrement par l’Etat dans le secteur non marchand ont représenté “une part croissante de l’emploi des jeunes en 2009”, note la Dares.