La place du tourisme tunisien s’est effilochée depuis quelques années. Il est superflu de reposer l’éternelle question : A qui la faute ? L’essentiel est qu’il cherche à se repositionner en tant que dynamo d’une économie appelée à être de plus en plus performante à tous les niveaux.
Les temps du tourisme d’aujourd’hui sont à la diversité, l’innovation et la qualité. Devenu pluriel et multiple, le tourisme est écologique, culturel, agricole, artistique, sportif, événementiel, agricole… Sa vocation et son essence même font qu’il touche à tout. Sensible à tout ce qui peut interférer un pays même lorsqu’on aurait tendance à le croire le moins en rapport avec cette activité. Le tourisme des temps modernes rentable et efficace est gigantesque. C’est bien pour cela qu’il est considéré comme le centre nerveux de nombre d’économies dans le monde. L’exemple le plus révélateur étant celui de l’Espagne, devenu pays industrialisé grâce au tourisme.
Et c’est précisément ce que Slim Tlatli, notre ministre du Tourisme, s’attèle à faire. Repositionner le tourisme et son ministère dans l’échiquier de l’économie et de la réalité tunisiennes. Tout d’abord en tant que force de propositions mais également en tant que maillon d’une chaîne infinie de produits et de services touchant différents départements ministériels.
Pour s’amorcer, le changement devrait commencer par cesser de croire que le ministère du Tourisme est le parent pauvre de l’économie tunisienne ou la dernière roue de sa charrette.
Sur le terrain, le tourisme tunisien dépend certes de plusieurs autres ministères au même titre que d’autres ministères dépendent de lui. Slim Tlatli l’a relevé à maintes reprises. Le secteur qu’il dirige rayonne sur l’ensemble de l’économie nationale. L’Artisanat est lié au secteur touristique à hauteur de 90% et le transport à hauteur de 75%. Il convient aussi de signaler que la santé doit au tourisme non seulement la thalassothérapie mais aussi et surtout le flux de touristes maghrébins qui viennent se faire soigner en Tunisie. Le tourisme est tentaculaire. Sa dynamique rejaillit sur l’agriculture, la culture, l’industrie, l’emploi, l’enseignement… En un mot, le développement de la Tunisie.
Omniprésent, le tourisme est au cœur de l’économie tunisienne. Pour reprendre les mots de Mohamed Ghannouchi, Premier ministre, au cours de la Journée de concertation nationale sur le tourisme tunisien. «Il est gage de l’ouverture et du développement de la Tunisie». Véritable créateur d’emplois, on estime à plus d’un million et demi le nombre de Tunisiens qui vivent de façon indirecte du tourisme.
La stratégie 2016 est peut-être l’un des outils les plus adaptés pour que le tourisme tunisien reprenne la place qui lui revient. Au travers de ses dernières déclarations, Slim Tlatli n’a de cesse de repositionner son ministère en multipliant les messages de changement d’attitude et en affichant une nouvelle souplesse. Trop longtemps critiquée pour son décalage par rapport aux nouvelles tendances du tourisme mondial, l’Administration du tourisme a fait son diagnostic et dressé son bilan. La stratégie 2016, avec sa dimension opérationnelle pour un tourisme plus innovant et moderne, serait l’une des réponses pour édifier une vraie destination touristique de demain.
Résolument tourné vers l’avenir, le tourisme tunisien se veut plus «in», annonçant que toutes les innovations sont bonnes à étudier et à prendre. Un tourisme qui mettrait, aussi vite que possible, un ensemble de mesures qui l’empêchaient jusque-là de se réinventer. Un message fort destiné à l’attention des promoteurs et investisseurs qui se sont pendant de nombreuses années brisés contre la rigidité et l’archaïsme du ministère du Tourisme tunisien.
Le tourisme tunisien est passé de leader des destinations méditerranéennes à une destination à la traîne au niveau international. Comment un ministère à qui l’on a cessé de changer les attributions peut-il être performant et fédérateur? Coup sur coup, on lui a donné puis retiré de nombreuses attributions comme l’Artisanat et l’Animation touristique. Récemment, on lui a retiré la thalassothérapie au profit du ministère de la santé. Ce n’est pas pour rien que l’un des axes principaux de cette étude est justement la restructuration du ministère et de l’ensemble de ses prérogatives.
Ne dit-on pas que ce n’est qu’avec les bonnes questions que l’on trouve les bonnes solutions!