Bruxelles veut mieux protéger les données privées à l’heure d’internet

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Un ordinateur portable (Photo : Justin Sullivan)

[04/11/2010 08:08:03] BRUXELLES (AFP) La Commission européenne veut adapter la législation européenne sur la protection des données personnelles aux nouvelles technologies, et notamment introduire un “droit à l’oubli” sur internet, indique un document qu’elle doit publier jeudi.

“Contrôler vos informations, avoir accès à vos données, pouvoir les modifier ou les effacer: ce sont des droits essentiels qui doivent être garantis dans le monde numérique d’aujourd’hui”, souligne la Commission.

La directive (loi) actuelle sur la protection des données privées date de 1995, avant l’essor d’internet, et la commissaire en charge du dossier, Viviane Reding, n’a pas caché son intention de la toiletter.

Elle souhaite donner aux internautes un réel contrôle sur leurs informations personnelles, dont ils devraient par exemple autoriser l’utilisation lorsqu’ils surfent sur internet.

Ils devraient aussi disposer d’un “droit à l’oubli” quand leurs données ne sont plus nécessaires ou qu’ils veulent les effacer, un droit loin d’être garanti dans le monde numérique où il est facile de retrouver des données mises en ligne, volontairement ou non, parfois des années auparavant.

Les nouvelles règles seraient particulièrement utiles pour des services en ligne comme le réseau social Facebook, où on étale sa vie sans toujours en maîtriser les conséquences, et pourraient éviter des polémiques comme celles suscitées par le programme “Street View”, pour lequel le géant de l’internet Google photographie des villes entières au grand dam de leurs habitants.

Mais Bruxelles envisage aussi de revoir les règles de protection et de conservation des données dans le domaine de la police et de la justice.

Ses idées seront soumises à une consultation publique jusque mi-janvier, et elle soumettra des propositions législatives l’année prochaine aux gouvernements de l’UE et aux eurodéputés.

La protection de la vie privée est sensible pour les Européens. Ils négocient depuis des années avec les Etats-Unis pour mieux contrôler les données collectées pour lutter contre le terrorisme, et ont obtenu dans le passé que des géants d’internet comme Google, Yahoo! ou Microsoft réduisent la durée de stockage de certaines informations.