Jintao en France : Pékin espère des accords dans le nucléaire et l’aviation civile

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é des membres de son gouvernement le 26 novembre 2007 à Pékin lors de la visite de Nicolas Sarkozy (Photo : Eric Feferberg)

[04/11/2010 09:27:52] PEKIN (AFP) La Chine espère signer des accords avec la France dans le nucléaire et l’aviation civile lors de la visite d’Etat du président chinois Hu Jintao la semaine prochaine, a déclaré la semaine dernière un responsable de la diplomatie chinoise.

Le ministère chinois des Affaires étrangères avait annoncé le 28 octobre 2010 la visite du 4 au 7 novembre en France — quelques jours avant que Paris ne prenne la présidence du G20 — puis au Portugal du président Hu Jintao.

“Nous sommes optimistes sur le développement de la coopération entre les deux pays dans l’énergie nucléaire et l’aviation civile”, a déclaré la vice-ministre des Affaires étrangères, Fu Ying, à la presse. “Nous espérons conclure certains accords et produire des résultats concrets”, a-t-elle dit alors que Paris et Pékin étaient apparemment toujours en train de parachever des accords dans ces deux domaines clés.

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à Pékin (Photo : Eric Feferberg)

Après avoir révisé à la baisse ses ambitions, la France espère vendre une centaine d’Airbus à la Chine — A320, A330, A350, mais pas de A380 — et souhaite obtenir les tranches 3 et 4 de la centrale nucléaire de Taishan (sud).

Dans le nucléaire, la coopération franco-chinoise s’était concrétisée notamment par un accord de 8 milliards d’euros pour la construction de deux réacteurs nucléaires de type EPR à Taishan.

Pour l’aviation civile Airbus, qui a ouvert à Tianjin (nord) une usine d’assemblage, sa seule hors d’Europe, a déjà assemblé près de 30 appareils A320 et A319.

Lors de la visite de Hu Jintao, “les deux pays signeront des accords de coopération couvrant des domaines tels que la haute technologie, l’énergie et la protection de l’environnement”, a ajouté Fu Ying et “feront de nouvelles propositions (…) en matière de commerce et d’investissement”. Interrogée sur le contexte socialement et politiquement tendu de la visite du président Hu en France avec la mobilisation contre la réforme des retraites, Mme Fu a dit que la Chine espérait que celle-ci se “déroulerait sans accroc”. “Les événements en France ne représentent pas un sujet de préoccupation pour nous et nous n’avons pas prévu d’annuler des activités (au programme) ni même la visite”, a-t-elle assuré.

Le président Hu n’est cependant pas à l’abri de manifestations en faveur de la libération de Liu Xiaobo, dissident emprisonné qui vient de se voir attribuer le Nobel de la paix au grand dam de Pékin, ni de pro-Tibétains.

La visite d’Etat de Hu Jintao interviendra quelques jours avant que la France ne prenne la présidence du G20, à partir du 12 novembre. L’une des priorités affichées par la France pour sa présidence du G20 sera une réforme du système monétaire international, et elle aimerait une coopération de la Chine, accusée de maintenir sa monnaie, le yuan, à un niveau sous-évalué pour favoriser ses exportations.

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ï lama le 6 décembre 2008 à Gdansk (Photo : Eric Feferberg)

Fin avril, lors de la deuxième visite d’Etat de Nicolas Sarkozy en Chine, Paris et Pékin avaient décidé d’ouvrir “une nouvelle page” dans leurs relations après des mois de brouille autour de la question du Tibet. La Chine avait été ulcérée par la rencontre fin 2008 du chef de l’Etat français et du dalaï lama, chef spirituel des bouddhistes tibétains et bête noire de Pékin.

Hu Jintao quittera la France le 6 pour une visite de deux jours au Portugal.