L’Opep relève sa prévision de demande de brut à moyen terme

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étaire général de l’OPEP Abdalla Salem El-Badri, le 4 novembre 2010 à Vienne (Photo : Samuel Kubani)

[04/11/2010 15:45:12] VIENNE (AFP) Tablant sur une reprise de l’économie, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a relevé sa prévision de demande de brut pour 2015, à 91 millions de barils par jour (mbj), dans son rapport annuel publié jeudi.

Ce chiffre est supérieur de 0,8 mbj aux estimations du rapport 2009 du cartel, qui fournit environ 40% du brut mondial.

Mais la récession a laissé des traces. “Le niveau de demande de 2007 ne sera pas atteint d’ici 2011”, rappelle l’organisation basée à Vienne.

La prévision pour fin 2010 s’établit à 85,5 mbj, inchangée par rapport au dernier rapport mensuel publié à la mi-octobre.

Sur le long terme, l’Opep a aussi légèrement revu à la hausse sa prévision de demande pour 2030, à 105,5 mbj. En moyenne, la croissance de la demande d’or noir sera de 1 mbj par an, soutenue une croissance “robuste” de 3,5% du PIB en moyenne sur la période 2010-2030, anticipe l’organisation qui regroupe 12 pays.

Elle base son scénario sur un maintien des cours du brut dans une fourchette “entre 75 et 85 dollars jusqu’en 2020” puis sur une hausse “jusqu’à 106 dollars vers 2030”.

“Il s’agit d’hypothèses, pas de prix souhaités”, a précisé le secrétaire général de l’Opep, Abdalla Salem El-Badri, lors d’une conférence de presse.

Revenant sur les déclarations récentes du ministre saoudien du Pétrole Ali Al-Naïmi, qui avait jugé qu’un baril évoluant dans une fourchette entre 70 et 90 dollars serait confortable pour les producteurs et les consommateurs, M. El-Badri a insisté qu'”un baril à 90 dollars n’est pas un objectif”.

Lors du dernier sommet de l’Opep, les pays producteurs avaient favorisé une fourchette entre 70 et 80 dollars.

“Je ne pense pas que les prix atteindront les 100 dollars en 2011”, a-t-il aussi souligné, alors que le brut s’échangeait à 86,40 dollars à l’ouverture à New-York jeudi.

Selon l’Opep, le développement des transports, en particulier dans les pays en développement, restera le principal catalyseur du marché, comme lors des trois dernières décennies.

Le cartel a aussi pris en compte un recours accru aux biocarburants et la baisse de consommation des moteurs automobiles. “L’impact de ces deux mesures représentera pour l’Opep un manque à gagner d’environ 4 mbj dès 2020”, souligne-t-il.

La production des pays de l’Opep, soumis sauf l’Irak à un quota de production, va passer de 29,3 mbj en 2010, à 30,8 mbj en 2015, puis 33,2 mbj en 2020 et 38,7 mbj en 2030.

M. El-Badri a précisé que ces chiffres ne prenaient pas en compte les objectifs de production de l’Irak, qui a récemment annoncé vouloir pomper 10 à 12 mbj d’ici six ans contre 2,3 mbj aujourd’hui. “Nous ne voyons pas d’effet sur l’offre avant 2014”, a-t-il ajouté.

En marge de la présentation de son rapport annuel, l’Opep a indiqué que les réserves prouvées de ses membres au 31 décembre 2009 avaient augmenté de 41 milliards de barils par rapport à fin 2008. Avec des réserves s’élevant désormais à 1.064,3 milliards de barils, l’Opep possède 80% des réserves de brut mondiales (environ 1.340 milliards de barils).