Suicides à France Télécom : un médiateur national pour les salariés “fragiles”

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énéral de France Télécom, Stéphane Richard, le 5 juillet 2010 à Paris. (Photo : Eric Piermont)

[05/11/2010 07:28:38] PARIS (AFP) Un médiateur national sera mis en place pour les salariés “les plus fragiles” d’ici la fin de l’année à France Télécom-Orange, annonce vendredi dans un entretien au Parisien, Stéphane Richard, le directeur général du groupe ébranlé par plusieurs dizaines de suicides depuis 2008.

“Les choses se sont améliorées même si on n’a pas encore atteint la situation d’apaisement, de sérénité, à laquelle j’aspire”, déclare M. Richard, interrogé sur la situation sociale dans l’entreprise.

“Nous avons plus de 100.000 salariés en France. Parmi eux, il m’a semblé important de chercher à apporter des solutions aux quelques centaines de personnes les plus fragiles dans notre entreprise et qui ne trouvent pas aujourd’hui de réponses en proximité”, poursuit-il. “Ce sont des situations souvent complexes et parfois symboliques de la persistance de blocages.”

Le directeur général de l’opérateur de téléphonie annonce ainsi la création “avant la fin de l’année” d’une “structure de médiation nationale qui sera présidée par Jean-François Colin, l’un des meilleurs spécialistes des relations humaines dans les entreprises”. M. Colin a notamment été DRH à la SNCF, à Air France, a dirigé l’ANPE, et a été conseiller social de François Mitterrand.

M. Richard admet qu’avec les syndicats “la confiance n’est pas totalement rétablie”. “Je ne prétends pas que la crise est réglée”, ajoute-t-il. “On ne fait pas prendre un virage à un navire comme France Télécom aussi vite qu’un hors-bord.”

France Télécom a été ébranlé par une série de suicides depuis 2008, qui a mis au jour une grave crise sociale interne. Au total, direction et syndicats ont dénombré 35 suicides, certains sur le lieu de travail, en 2008 et 2009.

Depuis janvier 2010, 23 salariés du groupe se sont encore suicidés.

Le système de management mis en place à partir de 2004 pour inciter au départ 22.000 salariés en trois ans a notamment été mis en cause.