Le ministre allemand des Finances critique ouvertement la décision de la Fed

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äuble lors d’une conférence de presse à Berlin le 4 novembre 2010 (Photo : John Macdougall)

[05/11/2010 08:08:45] BERLIN (AFP) Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble est très critique des mesures de relance de la Réserve fédérale américaine, qui vont selon lui “poser des problèmes supplémentaires” au monde.

L’injection par la Fed de 600 milliards de dollars supplémentaires dans l’économie américaine, décidée mercredi, va “poser des problèmes supplémentaires” au monde, a dit M. Schäuble dans une interview à la chaîne ARD, diffusée dans la nuit de jeudi à vendredi.

Il a affirmé vouloir aborder le sujet lors du prochain sommet du G20, qui regroupe pays riches et puissances émergentes, en Corée du Sud.

Les Etats-Unis ont déjà “injecté un montant infini de liquidités dans l’économie”, a-t-il par ailleurs critiqué dans un entretien avec la chaîne ZDF, pour des résultats “désespérants”.

Selon M. Schäuble, faire marcher la planche à billets pour soutenir la conjoncture “ne vaut plus rien.”

Jeudi le ministre allemand de l’Economie Rainer Brüderle avait fait part de son “inquiétude” face aux décisions de la Fed et appelant les Etats-Unis à faire plutôt des réformes structurelles.

En injectant de l’argent dans l’économie, la Fed prend le risque d’alimenter l’inflation et de faire baisser la valeur du dollar par rapport à l’euro, une mauvaise nouvelle pour l’Allemagne, championne européenne des exportations.

L’initiative des banquiers centraux américains est de manière générale totalement contraire aux convictions allemandes en matières de politique monétaire.

Traumatisée par une inflation folle dans les années 1930, qui a encouragé la montée du nazisme, l’Allemagne s’est toujours posée depuis 1945 en garante de la rigueur monétaire et de la stabilité des prix. Cette orthodoxie a inspiré les statuts de l’actuelle Banque centrale européenne.

Le geste de la Fed n’a toutefois pas irrité que l’Allemagne: la ministre française de l’Economie Christine Lagarde a ainsi regretté que l’euro “porte le poids” de cette décision.