Déséquilibres des échanges mondiaux : Pékin contre des objectifs chiffrés au G20

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ésident chinois Hu Jintao avant sa rencontre avec Nicolas Sarkozy à Paris le 4 novembre 2010 (Photo : Thomas Samson)

[05/11/2010 08:53:39] PEKIN (AFP) La Chine est opposée à une proposition américaine de fixer au prochain sommet du G20 à Séoul des objectifs chiffrés pour limiter les déséquilibres des échanges mondiaux, a rapporté vendredi l’agence Dow Jones.

“La fixation artificielle d’un objectif chiffré ne peut qu’évoquer pour nous l’époque de l’économie planifiée”, a déclaré Cui Tiankai, vice-ministre des Affaires étrangères et négociateur en chef au G20 pour la Chine.

Discuter d’objectifs chiffrés pour limiter les déséquilibres des échanges serait “hors sujet”, a-t-il ajouté, cité par Dow Jones.

“Si vous considérez l’économie mondiale, il existe de nombreux autres problèmes qui méritent davantage d’attention”, a aussi estimé M. Cui, à une semaine du sommet du G20 qui est prévu les 11 et 12 novembre à Séoul.

Le ministre américain des Finances Timothy Geithner souhaite que les pays du G20 s’engagent à limiter à 4% du produit intérieur brut leur excédent ou déficit de la balance des comptes courants.

L’Inde comme la Chine n’est pas favorable à un objectif chiffré, selon son ministre des Finances Pranab Mukherjee. Selon New Delhi, le G20 devrait rechercher “une formule basée sur des solutions spécifiques pour chaque pays”, et non un “carcan chiffré” qui entraverait la marche “normale” de l’économie mondiale, a récemment déclaré M. Mukherjee au Financial Times.

M. Cui a par ailleurs demandé à la Banque centrale américaine d’expliquer sa décision après l’annonce de la Fed de mesures massives de soutien à l’économie qui ont fait baisser le billet vert.

“Il semblerait normal que quelqu’un vienne nous donner une explication. Sinon, la confiance internationale dans la reprise et la croissance de l’économie mondiale pourraient s’en ressentir”, a-t-il averti.

Les Etats-Unis “nous doivent une explication”, a insisté M. Cui.

La banque centrale des Etats-Unis a ouvert en grand les vannes du crédit en annonçant mercredi son intention d’injecter 600 milliards de dollars pour soutenir la reprise et les prix, au lendemain d’un scrutin ayant amené à Washington une majorité prônant l’austérité budgétaire.