ès à Paris, le 25 octobre 2010 (Photo : Miguel Medina) |
[05/11/2010 09:01:47] PARIS (AFP) Le président de l’Autorité des marchés financiers Jean-Pierre Jouyet a annoncé vendredi qu’une “enquête sera ouverte” sur les conditions dans lesquelles s’est effectuée la montée du groupe de luxe LVMH au capital de son concurrent Hermès.
L’examen du gendarme de la Bourse portera également sur les mouvements enregistrés par le titre Hermès dans les jours précédant l’annonce de LVMH, a précisé M. Jouyet, qui était interrogé sur la radio RMC.
LVMH avait pris les marchés financiers par surprise en révélant le 23 octobre qu’il avait accumulé sur plusieurs années une position de 17,1% au sein d’Hermès, alors que la réglementation française fait obligation de déclarer les franchissements des seuils de 5%, 10% et 15% du capital.
Il avait expliqué quelques jours plus tard qu’il avait réussi ce tour de passe-passe grâce à l’utilisation de produits dérivés.
Ces contrats stipulaient initialement un dénouement en espèces, ce qui dispensait LVMH de les déclarer. Mais les 21 et 24 octobre, des avenants ont été conclus permettant la livraison physique des titres. Avant son offensive, LVMH détenait déjà 4,9% du capital, non déclaré comme il en avait le droit.
M. Jouyet s’était déjà exprimé sur l’affaire, en reconnaissant que le stratagème utilisé par LVMH n’était pas en soi illégal au regard de la loi.
Dans un entretien publié mardi par le journal Les Echos, M. Jouyet avait rappelé qu’un rapport de l’AMF de 2008 préconisait que les instruments financiers utilisés, appelés “equity swaps”, soient comptabilisés au même titre que les actions dans les calculs pour les franchissements de seuil.
“Cette proposition n’a pas été retenue dans la loi, c’est fort regrettable”, avait alors indiqué M. Jouyet.