Hu Jintao découvre Nice et parle G20 avec Sarkozy

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à Nice, le 5 novembre 2010 (Photo : Lionel Bonaventure)

[05/11/2010 17:39:55] NICE (AFP) Nicolas Sarkozy et le président chinois Hu Jintao, en visite d’Etat en France jusqu’à samedi, se sont retrouvés vendredi à Nice pour de nouveaux entretiens consacrés cette fois au G20, après une première journée bilatérale ponctuée par la signature de juteux contrats.

M. Sarkozy est arrivé peu avant 17h00 à la Villa Massena, une demeure privée transformée en musée sur la Promenade des Anglais, où il a rejoint M. Hu, arrivé quelques heures plus tôt à Nice, ville qu’il a souhaité découvrir.

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à Nice, le 5 novembre 2010 (Photo : Lionel Bonaventure)

Ce détour par la Côte d’Azur doit permettre aux deux dirigeants d’approfondir “en petit comité” les questions internationales et la présidence française du G20, qui débute le 12 novembre, au soir du sommet de Séoul.

Persuadé, comme il l’a répété jeudi soir lors du dîner offert à l’Elysée, que “le monde a besoin de la Chine”, Nicolas Sarkozy est déterminé à arracher le soutien de Pékin à l’ambitieux agenda de “sa” présidence, notamment sur l’épineuse question de la réforme du système monétaire international.

Le numéro un chinois a fait un premier geste en direction de son hôte en l’assurant de son soutien de principe. “La Chine soutient la France dans ses efforts pour assurer le succès du sommet du G20 de l’année prochaine”, a assuré M. Hu à l’occasion de la seule prise de parole publique de sa visite.

Mais ce soutien de principe masque mal le fossé qui reste à combler pour rallier à une réforme du système monétaire un pays qui résiste à l’idée d’une réévaluation de sa monnaie, le yuan, réclamée par ses partenaires.

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à Nice le 5 novembre 2010 (Photo : Lionel Bonaventure)

La deuxième journée de la visite de M. Hu a débuté par la signature d’une nouvelle vague de contrats commerciaux, au siège du Medef.

La plupart d’entre eux a été dévoilée jeudi, lors de la signature à l’Elysée des méga-commandes enregistrées par Airbus (66 nouveaux avions), Areva (fourniture d’uranium) ou Total (usine pétrochimique). Le montant de ces contrats a été évalué à 20 milliards de dollars par les Chinois (environ 14 milliards d’euros), en-deçà des espérances des entreprises tricolores.

Avant de rallier Nice, M. Hu a pris le temps d’une visite de courtoisie à l’ancien président et sinophile distingué Jacques Chirac et s’est entretenu pendant une heure à Matignon avec le Premier ministre François Fillon.

Après la brouille de 2008, notamment causée par la rencontre entre Nicolas Sarkozy et le dalaï lama, la presse chinoise de vendredi s’est réjouie des égards de la France envers M. Hu. “La montée en puissance de la Chine force Sarkozy à se montrer galant”, relevait ainsi le quotidien Global Times.

La presse de Pékin n’a pas voulu relever le seul petit “couac” du jour, qui a contraint les dirigeants chinois, malgré les précautions françaises, à évoquer publiquement le cas du prix Nobel de la Paix 2010 Liu Xiaobo.

Face à la presse, la vice-ministre chinoise des Affaires étrangères Fu Ying a évacué la question du sort du dissident emprisonné, indiquant qu’elle n’était “pas un sujet à aborder entre la Chine et la France”.

Mais les ONG ont remis vendredi cette question sensible au coeur de la visite. A Paris, des militants de Reporters sans frontières (RSF) ont réussi à s’approcher du convoi du numéro un chinois pour réclamer la libération de M. Liu. Cinq personnes ont été brièvement arrêtées, selon RSF.

Et à Nice, une cinquantaine de personnes ont également manifesté en faveur des droits de l’Homme. Amnesty International a appelé à un autre rassemblement samedi à Carros, près de Nice, où M. Hu doit visiter une usine de Schneider Electric avant de partir pour le Portugal.