Nicolas Sarkozy et Hu Jintao devant un restaurant de Nice, le 5 novembre 2010 (Photo : Philippe Wojazer) |
[05/11/2010 19:30:56] NICE (AFP) Nicolas Sarkozy a affirmé à la presse avoir parlé des droits de l’homme avec son homologue chinois, ajoutant qu’il n’y avait “pas de tabous” sur cette question, vendredi à Nice, au deuxième jour de la visite d’Etat de Hu Jintao en France.
A la question de savoir s’il avait parlé des droits de l’homme avec le président Hu lors des entretiens qu’il a eus avec lui à Paris jeudi, puis à Nice vendredi, le président Sarkozy a répondu: “Bien sûr. Le président Hu Jintao est quelqu’un avec qui on peut parler”.
“Il y a beaucoup de différences entre les Chinois et les Français mais nous avons parlé de tous les sujets, il n’y a pas de tabous, notamment sur la question des droits de l’Homme”, a-t-il ajouté.
Le chef de l’Etat était interrogé devant La Petite Maison, restaurant réputé de Nice où il devait ensuite dîner avec son hôte.
La ministre de l’Economie, Christine Lagarde, et le ministre de l’Industrie, Christian Estrosi, également maire de Nice, l’accompagnaient.
à Nice, le 5 novembre 2010 (Photo : Philippe Wojazer) |
Selon M. Sarkozy, “la question qui se pose est: +est-ce qu’on a envie de faire avancer les choses ou est-ce qu’on a envie de les faire reculer?+. La France a envie de faire avancer les choses. Pour cela, il faut parler de ces questions, sans tabous”, a-t-il insisté.
“Nous avons des valeurs à défendre, nous les défendons mais en respectant nos partenaires, en comprenant qu’ils ont une culture différente, qu’ils viennent de plus loin et qu’il faut les encourager vers l’ouverture”, a-t-il ajouté.
A ses yeux, “personne ne peut contester les progrès économiques de la Chine, l’ouverture de la Chine. Il faut l’encourager dans cette direction, c’est ce que nous faisons en parlant tranquillement, en se respectant, en essayant de se comprendre”.
Alors qu’on lui demandait s’il avait plus particulièrement parlé avec son homologue chinois du dissident Liu Xiaobo, prix Nobel de la Paix, qui purge une peine de onze ans de prison en Chine, M. Sarkozy a simplement répété: “Nous avons parlé de tous les sujets”.
Jeudi, face à la presse, la vice-ministre chinoise des Affaires étrangères Fu Ying avait évacué la question du sort du dissident emprisonné, indiquant qu’il ne s’agissait pas d'”un sujet à aborder entre la Chine et la France”.
Plusieurs manifestations ont eu lieu vendredi sur cette question sensible. A Paris, des membres de Reporters sans frontières (RSF) ont manifesté aux cris de “Libérez Liu Xiaobo” au passage du convoi de M. Hu près de l’Arc de Triomphe. Six manifestants ont été interpellés par la police et retenus plusieurs heures avant d’être relâchés, selon RSF.
Et à Nice, une cinquantaine de personnes ont également manifesté en faveur des droits de l’homme. Amnesty International a appelé à un autre rassemblement samedi à Carros, près de Nice, où M. Hu doit visiter une usine de Schneider Electric avant de partir pour le Portugal.