Le président de la Fed défend sa politique en disant qu’il prend soin du dollar

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ésident de la Fed Ben Bernanke à Arlington en Virginie le 25 octobre 2010 (Photo : Alex Wong)

[05/11/2010 20:29:12] JACKSONVILLE (Etats-Unis) (AFP) Le président de la banque centrale des Etats-Unis (Fed), Ben Bernanke, a défendu vendredi la politique de son institution en affirmant que la relance monétaire de l’économie américaine allait faire du bien au dollar.

“Les meilleurs fondamentaux pour le dollar viendront quand l’économie connaîtra une croissance solide. C’est de là que viennent les fondamentaux les plus solides”, a affirmé M. Bernanke, lors d’une discussion avec des étudiants à Jacksonville, en Floride, dans le Sud-Est des Etats-Unis.

“Nous reconnaissons, et je pense que c’est important de le souligner, qu’une économie américaine forte, une reprise forte, sont essentielles pour les Américains, mais que c’est aussi essentiel pour la reprise mondiale”, a-t-il ajouté.

La Fed a été fortement critiquée à l’étranger après avoir annoncé mercredi qu’elle comptait injecter 600 milliards de dollars supplémentaires dans le système financier américain d’ici à la fin du mois de juin.

Cette mesure a été perçue comme favorisant la baisse du cours du dollar pour rendre la première économie mondiale plus compétitive, aux dépens des autres.

M. Bernanke a expliqué qu’il pensait que cette mesure était la plus à même de faire repartir la croissance dans son pays.

“Notre premier objectif, le premier but que nous avons, c’est de remplir notre mission d’obtenir la stabilité des prix et le niveau maximal d’emploi aux Etats-Unis”, a-t-il dit.

Mais, a-t-il relevé, “nous prêtons attention à d’autres questions et nous sommes certainement conscients que le dollar joue un rôle particulier, dans l’économie mondiale, sur les marchés financiers internationaux, sur le système monétaire international. C’est assurément une chose dont nous sommes conscients”.

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à Taipei, le 14 octobre 2010. (Photo : Patrick Lin)

Le président de la Fed a confié être guidé par “deux leçons” de la crise économique mondiale des années 1930, dont il est un spécialiste réputé.

“L’une est que la politique monétaire doit être un soutien pour l’économie. La politique monétaire est incroyablement resserrée dans les années 1930, ce qui explique en partie ce qui s’est passé. L’autre leçon a été qu’une crise financière généralisée est incroyablement destructrice pour l’économie en général”, a-t-il souligné.

Interrogé sur ses craintes éventuelles de voir l’afflux de dollars n’alimente une hausse des cours des matières premières et ne pèse sur la consommation, M. Bernanke a relativisé cette menace.

“Vous avez absolument raison de dire que la seule exception à l’observation générale selon laquelle l’inflation est en train de baisser est que les matières premières qui s’échangent sur les marchés mondiaux, comme l’énergie, les produits alimentaires, ont grimpé plutôt rapidement”, a-t-il noté.

“Cela va être une contribution à l’inflation aux Etats-Unis à cause des effets des prix du gaz naturel, etc. Notre recherche et notre expérience montrent que, généralement, quand on a une situation comme celle d’aujourd’hui, où il y a beaucoup de ressources inutilisées dans l’économie, beaucoup d’offre en excès, il est très, très difficile pour les producteurs de répercuter ces coûts sur le consommateur final”, a-t-il argumenté.