Accès aux terres rares : le patronat du monde développé interpelle le G20

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étaux rares chargée dans le port chinois de Lianyungang pour export vers le Japon, le 5 septembre 2010 (Photo : Str)

[08/11/2010 08:18:13] TOKYO (AFP) Plusieurs fédérations patronales des pays développés ont appelé le G20 à assurer l’approvisionnement des marchés en terres rares, au moment où la Chine réduit ses exportations de ces précieux matériaux.

“Les dirigeants du G20 doivent travailler de concert afin de trouver des solutions rapides, pragmatiques et durables pour un approvisionnement stable et sûr en terres rares”, ont demandé ces représentants patronaux, à quelques jours du sommet du club des pays riches et émergents, les 11 et 12 novembre à Séoul.

Parmi les 37 signataires de cet appel, dont l’AFP a pris connaissance lundi, figurent les Chambres de commerce américaines, les fédérations patronales européenne BusinessEurope et japonaise Nippon Keidaren, ainsi que des organisations d’employeurs canadienne et sud-coréenne.

“De nouvelles querelles ne peuvent être dans l’intérêt des pays du G20”, ont ajouté ces organisations, pour qui une limitation de l’accès à ces ressources entraverait “la lutte contre le changement climatique, la promotion de l’innovation et le développement de la croissance”.

Les 17 substances métalliques appelées “terres rares” constituent des ressources essentielles pour les secteurs de l’électronique et de l’automobile, où elles entrent dans la fabrication d’écrans plats, de lasers ou de voitures hybrides.

Mais les milieux patronaux s’inquiètent depuis que la Chine, qui assure plus de 95% de la fourniture mondiale, a commencé en 2006 à réduire de 5% à 10% par an ses exportations afin de garder la haute main sur ces ressources stratégiques.

L’interruption brutale des exportations de terres rares chinoises vers le Japon en septembre, en pleine dispute territoriale entre les deux pays, a mis en exergue le pouvoir dont disposait Pékin via son quasi-monopole.

La Chine ne dispose que d’un tiers des réserves mondiales mais s’est réservée la quasi-exclusivité du commerce de ces ressources grâce à ses faibles coûts salariaux, qui ont rendu l’exploitation de ces matériaux non rentable partout ailleurs.

Plusieurs pays, dont le Japon et l’Allemagne, ont annoncé depuis qu’ils allaient tenter de diversifier leur approvisionnement hors de Chine.