La justice dira mercredi si Renault peut appeler ses voitures Zoé

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ésente la voiture Zoé au salon de l’auto à Paris, le 30 septembre 2010 (Photo : Miguel Medina)

[09/11/2010 08:58:03] PARIS (AFP) La justice parisienne dira mercredi si Renault a le droit ou non de baptiser sa future voiture électrique Zoé, sans causer préjudice aux 35.000 femmes ou petites filles françaises qui portent ce prénom.

Quand elles ont appris que la petite berline ZOE serait commercialisée à la mi-2012, deux familles Renault, soutenues par l’association pour la défense de nos prénoms (ADNP), ont engagé une action en justice contre le constructeur automobile afin d’éviter que leurs filles, toutes deux baptisées Zoé, ne fassent l’objet de “moqueries constantes”.

A l’audience du 21 octobre, devant la juge des référés Magali Bouvier, l’avocat des familles avait alors brocardé le cynisme du constructeur et dénoncé des atteintes à la personnalité, à la vie privée et à la dignité humaine.

“Aujourd’hui”, avait plaidé Me David Koubbi, “nous constatons que les industriels, pour valoriser et humaniser leurs produits, transforment les prénoms en marque. Et selon que nous aurons de la chance ou pas, nous serons un joli pot de fleurs, ou au contraire un martinet, un godemiché ou un balai à toilettes”.

La crainte de l’avocat est que les parents “ne fassent changer le nom de leur enfant pour qu’il ne s’appelle pas comme une voiture”, comme ce fut le cas il y a quelques années avec une petite Clio, rebaptisée Margot par ses parents l’année de ses trois ans.

Le conseil de Renault, quant à lui, avait rappelé que le constructeur automobile avait déposé la marque ZOE, en majuscules et sans accent, dès 1991, à l’époque où ce prénom n’était pas à la mode. Après avoir été gardé en sommeil, le nom a commencé à être exploité en 2005 pour désigner un “concept car” (un prototype). En 2008, Renault a finalement décidé de baptiser ainsi sa voiture électrique à “zéro émission”.

La fusée Ariane, le parfum Anaïs, les aliments pour chats Félix, les boutiques Chloé… : “tout le monde le fait”, s’était défendu Me Pierre Deprez, car à ce jour, “la loi n’interdit pas” l’utilisation commerciale des prénoms. “C’est la liberté du commerce.”

Enfin, a-t-il observé, il y a 122 marques Zoé à l’international. “Pourquoi donc Renault se verrait la victime de cet opprobre alors qu’il y a des utilisations de Zoé pour tout, y compris pour de la lingerie coquine?!”