ès à Paris, le 25 octobre 2010 (Photo : Miguel Medina) |
[09/11/2010 14:56:30] PARIS (AFP) La maison de luxe Hermès, dont les ventes s’envolent, réalisera peut-être en 2010 la meilleure année de son histoire, mais pour l’heure, la famille réfléchit en secret sur les moyens de riposter à l’arrivée surprise “dans son jardin” du géant mondial du luxe LVMH.
Aucun détail sur les mesures envisagées par Hermès n’a été dévoilé mardi par le gérant Patrick Thomas lors de la présentation des ventes, une nouvelle fois en très forte hausse, du troisième trimestre.
Le message reste néanmoins clair face à la prise de participation jugée hostile de 17,1% acquise discrètement par LVMH.
Il est “tout à fait logique qu’ayant trouvé un visiteur dans son jardin, la famille se réunisse et qu’elle discute des façons de répondre à ce visiteur”, a dit Patrick Thomas.
Interrogé sur l’éventualité avancée par certains analystes de la création d’une holding non cotée qui regrouperait les parts familiales, il a répondu: “vous ne pouvez pas empêcher une famille face à une intrusion dans son capital de réfléchir. On en est là pour le moment”.
L’intrusion de LVMH dans le capital de la maison “ne changera rien à la philosophie de la famille Hermès qui depuis six générations a développé ce petit bijou”, a-t-il déclaré.
Un bijou dont les ventes de carrés de soie, de sacs à main ou de montres s’envolent tellement que le groupe de luxe vient encore de revoir à la hausse ses prévisions annuelles de ventes, de +12% à +15%.
M. Thomas a assuré qu’en 2010 “la maison est en route pour sa meilleure année de résultats depuis au moins dix ans”. Avant d’avancer: “peut-être même notre meilleure année de résultat dans notre histoire”.
Tout au long de la présentation, le gérant d’Hermès a lancé des piques à l’égard de LVMH, affirmant ainsi que si la maison n’avait pas procédé à des rachats d’actions sur les neuf premiers mois de l’année, “d’autres s’en sont chargés à notre place!”.
M. Thomas a précisé qu’au 28 octobre, les familles Guerrand, Dumas et Puech, descendants du fondateur Thierry Hermès, détenaient 73,4% du capital de la société contre “un peu plus de 80%” lors de l’introduction en bourse en 1993. Une érosion qu’il a qualifiée de “modeste”.
Les analystes estiment qu’une éventuelle nouvelle montée de LVMH dans le capital d’Hermès pourrait se faire en profitant d’éventuelles dissensions au sein de la famille, aidé en cela par l’envolée du titre depuis janvier.
Pas un observateur du secteur ne doute des velléités de Bernard Arnault, patron de LVMH, de vouloir faire main basse sur la griffe même s’il a assuré à plusieurs reprises que son opération était pacifique et axée sur le long terme.
Mardi, le gérant de la société s’est attaché à réaffirmer l’unité familiale et la solidité du statut de société en commandite d’Hermès, qualifiée régulièrement d’arme anti-OPA car elle permet à des groupes familiaux de conserver la gestion de leurs affaires même s’ils sont minoritaires au capital.