«Le rôle de l’entrepreneuriat est intimement lié au développement économique du pays, faisons en sorte que notre pays soit un leader régional de l’entrepreneuriat, hisser notre drapeau est un devoir, lui donner de la valeur est une fierté». C’est ainsi que Abdelaziz Dargouth, président du Centre des Jeunes Entrepreneurs à l’IACE a conclu son discours à l’ouverture du Forum «Réveilles l’entrepreneur qui est en toi».
Un forum, qui d’après, Chakib Nouira, président de l’IACE, a une mission, celle de susciter un engouement pour l’entrepreneuriat chez nos jeunes. «Une belle occasion qui s’intègre parfaitement dans la politique du pays tendant à encourager toute initiative pour la création de projets et particulièrement chez les jeunes diplômés sujets au chômage contre lequel Tunisiens sont mobilisés».
Le Forum «Réveilles l’entrepreneur qui est en toi», qui a démarré mardi 9 novembre à l’IACE a traité de l’impact des programmes de l’entrepreneuriat en Tunisie, de la naissance de la culture entrepreneuriale et la typologie de l’entrepreneuriat.
L’entrepreneuriat qui s’est développé, selon Rabah Nabli, sociologue et enseignant chercheur à l’Université de Sfax «dans un contexte d’affaiblissement économique et social…est devenu aujourd’hui un acteur social et négociateur dans le groupe…».
La famille est un capital social, opérateur et catalyseur de développement estime M.Nabli appuyé en cela par Chakib Nouira qui affirma, à l’occasion, que dès le moment où les familles sont impliquées dans l’éducation de leurs enfants, il est plus aisée de réaliser un développement entrepreneurial et économique. Car c’est grâce à l’éducation que l’on acquière les compétences techniques, le savoir-faire et l’expertise nécessaires pour la réussite de tout projet entrepreneurial.
Les PME emploient dans les pays industrialisés entre 50 et 80 % de la totalité de la population active. Cette catégorie d’entreprises se distingue par sa grande capacité à s’adapter à l’économie du savoir, parce qu’elles ont un taux d’encadrement élevé, un grand nombre de compétences et de hautes qualifications, a, pour sa part, indiqué Mohamed Agrebi, ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi à l’ouverture du Forum.
15 000 entreprises sont créées chaque année en Tunisie y compris celles financées par la BTS, en Europe, la moyenne de création d’entreprises est de l’ordre de 50 000 pour chaque 10 millions d’habitants. Ceci devrait, d’après M.Agrebi, nous inciter à plus nous investir dans l’encouragement des nouveaux projets.
L’instauration de la culture de l’entrepreneuriat chez les jeunes, figure parmi les axes importants de la politique d’encouragement de l’Etat tout comme la mise en place d’un cadre législatif et organisationnel et financier incitatif. 2000 jeunes promoteurs ont ainsi été accompagnés et formés durant l’année 2010 pour la création de leurs propres projets. Le but est de porter ce nombre à 5000 en 2011 a assuré le ministre de l’Emploi.
Pour les jeunes porteurs de projets qui n’ont pas hérité d’entreprises familiales, le rôle de l’Etat en tant qu’apporteur de capitaux est capital. D’où la création d’institutions bancaires à l’instar de la BTS et de la BFPME ainsi que la mise en place de différents modes de financement tels les SICARs sans oublier les subventions accordées aux jeunes promoteurs.
Au 20ème siècle déjà Joseph Aloïs Schumpeter, économiste autrichien estimait que «le qualificatif d’entrepreneur s’applique à celui qui exerce une fonction nouvelle en innovant, en combinant autrement des facteurs de production et en permettant ainsi la formation du profit. D’un point de vue historique, Schumpeter distingue quatre types d’entrepreneurs : le fabricant commerçant, le capitaine d’industrie, le directeur et
le fondateur promoteur».
Quelle est la qualité qui distinguerait les promoteurs tunisiens parmi celles citées par Schumpeter ? Nous pencherions vers celle des fabricants commerçants, même si la tendance va de plus en plus vers les capitaines d’industrie.
Ce qui nous amène à l’importance accordée aux composantes innovation et créativité, objets aujourd’hui de toutes les attentions des pouvoirs publics et des opérateurs privés. De nouvelles compétences sont exigées aussi bien pour le travail salarié que pour le travail indépendant, a déclaré lors du Forum, Riadh Bouzaouache, enseignant à l’IHEC de Sousse.
Dans ces nouvelles approches de l’entrepreneuriat innovant s’intégrant dans une dynamique mondiale de changements, d’évolution et de développement permanents, «L’approche pour promouvoir l’Esprit d’Entreprendre devient très importante»
La Tunisie a été classée en 2008 par la commission européenne au 1er Rang en matière de politique d’éducation entrepreneuriale dans la région MENA et au 2ème en matière de bonnes pratiques entrepreneuriales.
Mais …«On ne peut commencer à parler d’une société entrepreneuriale qu’à partir du moment où on constate que les uns se réjouissent de la réussite des autres!» a assuré M.Bouzaouache au terme de son intervention au Forum «Réveilles l’entrepreneur en toi».
A bon entendeur…