Un peu moins de visiteurs mais plus dépensiers pour Euro Disney

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à Disneyland Paris, le 31 mars 2007 (Photo : Francois Guillot)

[10/11/2010 12:47:28] PARIS (AFP) Les parcs d’attraction d’Euro Disney ont mieux fini l’année qu’ils ne l’avaient débutée, permettant au groupe de réduire ses pertes et espérer une fin de crise proche, alors que les visiteurs, à défaut d’avoir été plus nombreux en 2010, auront au moins plus dépensé.

“Dans le monde du tourisme comme chez nous, 2010 a été réellement marqué par un contexte difficile au niveau économique, dans la continuité de 2009, année critique”, a expliqué mercredi le patron d’Euro Disney, Philippe Gas.

Disneyland Paris a en effet beaucoup souffert au premier trimestre de l’exercice terminé fin septembre. Il a notamment été plombé par un mauvais mois de décembre, mois aussi important que l’été, sous les effets conjugués d’une vague de froid, des pannes d’Eurostar et de la crise.

Bilan: fréquentation et chiffre d’affaires en repli de 11% et un taux d’occupation des hôtels en baisse de 10 points.

Depuis mars en revanche, Euro Disney a observé un rebond des visites et des dépenses qui s’est poursuivi “mois après mois” permettant à l’exploitant de finir son exercice décalé sur un repli limité de 2,6% de la fréquentation (à 15 millions de visiteurs), de 1,9 point du taux d’occupation des hôtels (à 85,4%) et une stabilité du chiffre d’affaires touristique.

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ésident d’Euro Disney Philippe Gas (G) et le responsable des parcs Disney Thomas O. Staggs, le 14 septembre 2010 à Paris (Photo : Eric Piermont)

Philippe Gas a jugée la fréquentation “bonne” car elle n’a “pas montré de désaffection de la part des Européens pour le produit Disneyland Paris”, qui s’est enrichi cet été de nouvelles attractions comme Toy Story Playland.

Surtout, les touristes ont été plus enclins à sortir leur porte-monnaie: 45,30 euros (+2,4%) pour la dépense moyenne par visiteur et 209,78 euros (+4,2%) pour la dépense moyenne par chambre.

La hausse des dépenses des visiteurs était l’un des objectifs d’Euro Disney en 2010 alors qu’en 2009 priorité avait été donnée aux volumes, avec des promotions plus fortes “dans un contexte fortement concurrentiel”.

La clientèle française reste de loin la première (51%) continuant même sa progression de 3% (soit 200.000 visiteurs de plus). Les Espagnols, troisième clientèle avec 9%, ont gagné un point. En fait, Euro Disney peine toujours à faire repartir à la hausse la courbe de fréquentation des Britanniques (2e clientèle). L’an passé, ils ont été 18% de moins à entrer dans les parcs.

Au final, Euro Disney affiche des pertes moins élevées qu’en 2009 (39,9 millions d’euros contre 55,5 millions d’euros) grâce à la vente du terrain d’implantation du centre commercial du Val d’Europe, pôle économique et urbain dans l’est de Paris, pour un montant de 47 millions d’euros.

Pour 2010/2011, le président d’Euro Disney se montre “prudemment optimiste”. “On voit l’amélioration, mais il faut rester prudent quand on voit les perturbations sociales en France en octobre ou l’annonce du plan d’austérité en Grande-Bretagne”, a-t-il ajouté.

Pour attirer de nouveaux clients, et gagner surtout de la visibilité en matière de gestion, Euro Disney va s’appuyer aussi sur une stratégie destinée à offrir les meilleurs prix à ceux qui réservent tôt.

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és d’Euro Disney costumés en Mickey et Minnie, le 18 novembre 2003 dans le parc d’attraction (Photo : Mehdi Fedouach)

Mickey a réduit un peu sa dette (1,93 milliard d’euros contre 1,97 milliard). Sa trésorerie atteint 400 millions d’euros (+60 millions d’euros) aidée par la vente du terrain mais aussi par des reports de paiement de redevances à la maison mère, prévus depuis l’accord de refinancement de 2005.

Cela dit, le groupe “n’a pas atteint ses objectifs de performance prédéterminés”. Et parce qu’Euro Disney a utilisé cette année l’intégralité des reports de paiement prévus (45,2 millions d’euros), il devra revoir ses banquiers (dont la Caisse des dépôts) pour déterminer ses prochains budgets d’investissement.

En cas de désaccord, ce budget pourrait être revu à la baisse de 3% à 5%. La direction estime toutefois qu’Euro Disney “dispose de ressources suffisantes pour un avenir prévisible compte tenu des disponibilités existantes”. “On a de quoi regarder le futur avec sérénité”, a souligné M. Gas.