Etre piraté est “presque un honneur” pour Salvatore Adamo

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à Madrid (Photo : Philippe Desmazes)

[12/11/2010 10:07:49] PARIS (AFP) Voir des internautes s’échanger illégalement ses chansons sur internet constitue “presque un honneur” pour Salvatore Adamo, qui sort le 29 novembre un nouvel album intitulé “De toi à moi”.

“C’est presque un honneur que d’être piraté quand on y réfléchit. Ca veut dire que le public a envie d’écouter ce qu’on a fait”, affirme à l’AFP le chanteur de 67 ans, soulignant toutefois qu’il a “la chance d’avoir des chansons qui ont déjà été achetées”.

“La musique est en train de devenir comme un robinet d’eau. On l’ouvre et elle coule. Peut-être faut-il trouver une façon de rémunérer les auteurs comme on paie sa facture d’eau”, propose-t-il dans un large sourire pour lutter contre le piratage, appelant à “une entente respectueuse entre les créateurs et les auditeurs”.

Ses auditeurs pourront, eux, découvrir dans quelques semaines son 22e album studio, qui succède au disque “Le bal des gens bien” sorti en 2008. Sur cet opus, Salvatore Adamo avait repris dix-huit de ses titres en duo avec d’autres artistes.

Sa promesse de ne pas refaire de duo dans l’immédiat n’a pas été tenue : “De toi à moi” en comporte de nouveaux, notamment avec Christophe, la cantatrice Anne-Catherine Gillet, le rappeur Oxmo Puccino et l’actrice et réalisatrice Chantal Lauby.

“Je n’étais pas du tout parti pour à nouveau enregistrer des nouveaux duos mais j’ai écrit un titre sur Maria Callas pour lequel l’exercice s’imposait”, explique-t-il.

Ce fut aussi l’occasion de rattraper une occasion manquée : sollicité pour participer à l’album précédent, Christophe avait accepté mais leur collaboration n’avait pas pu avoir lieu, faute de temps.

“Je préparais le nouveau disque et il m’a envoyé un SMS pour me dire qu’il regrettait ce raté. Du coup, je me suis dit que c’était le bon moment pour le faire”, raconte Salvatore Adamo.

Plus étonnant, ce morceau partagé avec l’ancienne membre des “Nuls” Chantal Lauby. Leurs deux noms avaient été accolé en 2003 pour le film “Laisse tes mains sur mes hanches”, en hommage à un des plus grands du succès du chanteur.

“Elle m’a dédié un film, mais ce n’est pas par reconnaissance que je lui ai proposé un duo. Je lui suis très reconnaissant, mais ce serait inélégant de le formuler ainsi. Elle n’a pas besoin que je lui renvoie l’ascenseur”, insiste Salvatore Adamo.

“J’avais besoin de son ironie pour cette chanson où un macho parle à sa femme”, poursuit-il.

A l’heure d’évoquer la nouvelle scène française, incarnée par Cali, Bénabar ou Benjamin Biolay, Salvatore Adamo se montre élogieux. “Ce sont sont dignes descendants des Brel, Brassens, Ferrat…”

Toutefois, on sent poindre une certaine nostalgie de son début de carrière : “Quand j’ai commencé, on pouvait chanter ses sentiments sans susciter l’ironie. Car, ce que je revendique dans mes chansons, c’est de l’impalpable, de l’imprécis, juste une façon d’aborder la vie peut-être davantage pleine d’espoir”, détaille-t-il.

Une façon de chanter retrouvée sur “De toi à moi”, qu’il défendra sur scène en 2011, avec deux dates déjà prévues au Grand Rex à Paris les 28 et 29 mai.