était posé en urgence à Singapour, le 4 novembre 2010 (Photo : Roslan Rahman) |
[12/11/2010 17:12:05] LONDRES (AFP) Le groupe britannique Rolls-Royce a assuré vendredi avoir trouvé l’origine de l’avarie ayant conduit à l’explosion en vol d’un moteur d’un A380 de la compagnie australienne Qantas, ajoutant qu’il procédait aux changements nécessaires sur tous les gros porteurs qu’il équipe.
Dans un communiqué faisant le point sur ses investigations huit jours après l’incident, Rolls-Royce a affirmé être parvenu à “deux conclusions clés”: “d’une part le problème est spécifique au moteur Trent 900. Et d’autre part, il concerne un élément spécifique dans le secteur de la turbine du moteur”.
L’avarie, qui avait obligé l’appareil à effectuer un atterrissage d’urgence, “a provoqué une fuite d’huile” suivie d’un incendie, a précisé Rolls-Royce.
Le groupe a ajouté que l’élément fautif était en train d’être remplacé sur les Trent 900 équipant les A380 des compagnies concernées (Qantas, Singapore Airlines et Lufthansa), en collaboration avec Airbus.
Le groupe a reconnu que l’incident avait eu des conséquences “regrettables” pour l’exploitation des A380 concernés, mais a assuré que son intervention sur les moteurs permettrait “le retour en service progressif de toute la flotte”.
“La sécurité reste notre priorité absolue”, a-t-il ajouté.
Les explications de Rolls-Royce, qui s’est dit “désolé” pour les perturbations occasionnées, ont convaincu les investisseurs qui les attendaient avec impatience : le titre a gagné 4,62 à 611 pence, enregistrant la plus forte à la Bourse de Londres, dans un marché en baisse de 0,32%.
Par précaution, Qantas et Singapore Airlines ont immobilisé leurs A380 après avoir constaté des fuites d’huile sur certains réacteurs.
Lufthansa a remplacé un réacteur sur l’un de ses Airbus géants, mais n’a pas constaté de fuite d’huile dans ses moteurs ni immobilisé sa flotte.
Cet incident devrait avoir un impact sur les livraisons du très gros porteur d’Airbus, a assuré pour sa part vendredi le président d’Airbus Thomas Enders.
Toutefois, “la réputation de l’appareil restera sans tache et va même s’améliorer dans les années qui viennent”, a-t-il dit à la presse.
L’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) avait recommandé jeudi des “inspections répétées” des moteurs Rolls-Royce de l’Airbus A380 au vu des résultats préliminaires de l’examen du réacteur endommagé sur l’appareil de Qantas.
Ces examens montrent que de l’huile a pris feu et sans doute endommagé le deuxième étage de la turbine, avait indiqué l’EASA.
L’agence a souhaité en conséquence “des inspections répétées” des différents “étages” qui composent le réacteur, ainsi que sur les circuits hydrauliques.
Qantas a annoncé jeudi avoir modifié ses plans de vol internationaux et décidé le maintien au sol de ses A380 tant qu’elle n’aura pas de “certitude absolue” sur leur sécurité.
Dans un précédent communiqué, le 8 novembre, Rolls-Royce avait affirmé faire des “progrès dans la compréhension de la cause” de l’avarie.
Le groupe avait alors déjà tenu à souligner que le problème était “spécifique au moteur Trent 900”, alors que des problèmes avaient été signalés cet été sur le Trent 1000, un prototype de moteur devant équiper le 787, nouveau long-courrier de Boeing.
Rolls-Royce a publié parallèlement vendredi un rapport d’activité, également apte à rassurer les investisseurs: il a estimé que les problèmes actuels du Trent 900 n’auraient qu’un impact limité sur ses résultats financiers annuels et n’empêcheraient pas une hausse de son bénéfice opérationnel de 4 à 5%.