Tunisie : La Cour des Comptes s’investit dans une coopération sud-sud

Avec le soutien du programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et
la collaboration de l’Agence Tunisienne de Coopération Technique (ATCT), la Cour
des Comptes a mis en place une stratégie globale d’échange d’expériences,
d’expertises et de savoir-faire avec les pays du sud dans le secteur du contrôle
des finances publiques afin de favoriser le renforcement du rôle des
Institutions Supérieures de Contrôle (ISC), de coller aux évolutions que connaît
le domaine de la gestion administrative et financière dans le monde, de déployer
un panorama de réformes nécessaires à la trajectoire du développement et de
réaliser, nous dit Monsieur Houcine Bel Haj Messaoud, Président de section à la
Cour, les objectifs internationaux en matière de bonne gouvernance, de
transparence, de lutte contre la corruption et d’instauration de l’Etat de
droit.

« La coopération sud-sud, fondée sur l’aide bilatérale ou multilatérale, est
confrontée aujourd’hui à des défis liés aux rapports sociaux et culturels entre
les Etats, au transfert de la technologie adéquate et durable et aux compétences
humaines disponibles », affirme Madame Faiza Kéfi, Première Présidente de la
Cour des Comptes de Tunisie, qui a toujours recommandé, dans ses interventions,
à l’occasion des différents séminaires, l’adaptation aux changements survenus
sur la scène internationale en matière de contrôle des finances publiques, la
constitution d’une base de données se rapportant aux projections à l’extérieur
de la Cour et le resserrement des liens des ISC maghrébines, afin, dit-elle, de
promouvoir, sur le plan régional d’abord, la maillage institutionnel, la
recherche collaborative, la création de groupes de travail permanents et la
mutualisation des intérêts.

Dans l’échange, nous dit l’adage populaire, chacun tire un bénéfice pour soi,
chacun apprend de l’autre, D’ailleurs, lors du dernier colloque sur la
coopération sud-sud dans le domaine du contrôle des finances publiques, organisé
à Gammarth, du 20 au 21 septembre 2010, Madame Kéfi, tout en appelant ses
homologues du sud au réseautage, à la réforme, à l’ouverture et à l’assistance
mutuelle, a loué, dans son discours de bienvenue, l’apport de certaines
institutions supérieures de contrôle (ISC) du nord à la Tunisie, qui a pu
récemment bénéficier du précieux concours de la Cour des Comptes du Royaume des
Pays-Bas dans le domaine de la planification stratégique, de l’évaluation, du
contrôle des techniques de communication, de formation et des impôts.

Elle a aussi cité l’exemple de la longue collaboration avec la France, qui a
permis la professionnalisation progressive de la Cour des Comptes en Tunisie et
son institutionnalisation dans l’enthousiasme des premières années qui ont suivi
l’indépendance du pays, la mise en place d’une politique de jumelage,
l’accroissement des compétences techniques, l’identification des bonnes
pratiques du contrôle, le démarrage de la réflexion sur la création des chambres
régionales, la valorisation de l’administration rationnelle, la concertation
lors des contrôles d’institutions relevant des Nations Unies et l’élargissement
des rapports bilatéraux à l’ensemble de l’espace européen.

Ce jalon de réseautage a favorisé, nous dit-on, l’émergence d’un modèle original
de coopération sud-sud-nord grâce au rôle avant-gardiste de l’Agence allemande
de coopération technique (GTZ), dont la démarche professionnelle, était
l’implication des auditeurs, des représentants des ministères des finances et
des parlementaires des cinq pays du Maghreb. Au service de la probité
financière. De la croissance durable. Du développement humain et social.

In fine, conformément à la devise de l’Organisation Internationale des
Institutions Supérieures de Contrôle des Finances Publiques (INTOSAI) «
l’expérience profite à tous », la direction de la Cour des Comptes de Tunisie a
tenu à répandre, à travers la conclusion de plusieurs conventions avec les pays
frères et amis, la culture du partage, à élargir la coopération à l’intérieur
des différents espaces suprarégionaux et à intégrer automatiquement la dimension
sud-sud dans ses projets.