CCE Air France : la justice désigne un mandataire, la trésorerie remise à flot

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és d’Air France à Nice le 29 janvier 2009 (Photo : Valery Hache)

[15/11/2010 15:41:27] PARIS (AFP) Le tribunal de grande instance de Bobigny a désigné un mandataire pour assister le comité central d’entreprise (CCE) d’Air France dans son redressement financier, ce qui lui a déjà permis d’obtenir un prêt de 7 millions d’euros, a indiqué lundi la direction du CCE à l’AFP.

Fin octobre, le TGI avait été saisi par un des commissaires aux comptes du CCE, qui avait déclenché en juin une procédure d’alerte. Une déclaration de cessation de paiement “n’est absolument plus d’actualité aujourd’hui”, a fait valoir lundi le bureau du CCE dans un communiqué.

En fin de semaine dernière, une ligne de crédit a été accordée au CCE par un établissement financier afin de combler un déficit de trésorerie passager de 7 millions d’euros et de couvrir la période jusqu’au 15 janvier prochain, date à laquelle Air France doit lui verser 24 millions d’euros, première partie de sa subvention annuelle.

Ce partenariat financier s’est fait sans que le patrimoine immobilier du CCE ne soit utilisé. Sa conclusion a été aidée par la désignation concomitante d’un mandataire ad hoc, une procédure proposée par le bureau du CCE au tribunal.

Le mandataire, qui rend compte au tribunal, a une mission de quatre mois. Il “sécurise plus encore les discussions avec les établissements financiers spécialisés”, d’après le CCE.

Celui-ci est dans la tourmente depuis qu’un audit en janvier 2010 a mis au jour un déficit budgétaire cumulé de 15 millions d’euros depuis 2005, alors qu’il a été géré successivement par la CGT puis la CFDT.

Le CCE prévoit que son budget 2010 sera à l’équilibre grâce notamment à une amélioration de la politique d’achats, la mise sous contrôle des frais généraux et de la masse salariale, la maîtrise de la subvention et la renégociation de contrats avec les fournisseurs.

Le bureau du CCE est composé actuellement de représentants élus FO, CFE-CGC et CGT, après le départ fin septembre du représentant Unsa, en désaccord avec un plan de redressement jugé “trop timide”. Il pointait aussi des “coûts structurels toujours aussi lourds”.

De nouvelles élections professionnelles doivent se tenir en mars prochain.

Le CCE d’Air France, l’un des plus riches du pays, qui gère notamment des centres de vacances et des sorties culturelles pour les quelque 50.000 agents de la compagnie, compte quelque 250 salariés.

L’audit début 2010 avait relevé “des dépenses à vocation personnelle prises en charge par le CCE”, comme des frais de nourrice et des contraventions. Une enquête préliminaire avait alors été ouverte par la brigade financière sur sa gestion entre début 2007 et fin 2009 par la CFDT, associée à des représentants de FO et la CFE-CGC.