à Bruxelles (Photo : John Thys) |
[16/11/2010 05:59:16] BRUXELLES (AFP) Les ministres des Finances de la zone euro se retrouvent mardi pour une réunion de crise alors que la probabilité d’une aide financière à l’Irlande grandit et que les risques de contagion à d’autres pays comme le Portugal s’accentuent.
La rencontre de l’Eurogroupe doit débuter vers 17H00 locales (16H00 GMT) à Bruxelles et sera suivie mercredi par une réunion élargie aux ministres des Finances de toute l’Union européenne.
Elle était programmée de longue date mais intervient dans un contexte très sensible.
L’Irlande, confrontée à une grave crise de son secteur bancaire suite à l’explosion d’une bulle immobilière, est sous pression de certains de ses partenaires ainsi que de la BCE pour accepter une aide financière extérieure.
Objectif: rassurer les marchés et éviter la contagion comme au printemps lorsque la crise de la dette en Grèce avait fait vaciller les fondements mêmes de la zone euro, créée en 1999.
Pour le moment, le gouvernement irlandais résiste et entend profiter de la réunion de l’Eurogroupe pour rassurer. Il affirme qu’il sera en mesure de régler ses problèmes financiers tout seul car une intervention extérieure risquerait d’être vécue dans le pays comme une perte intolérable de souveraineté.
L’Irlande a vu les taux sur sa dette souveraine s’envoler la semaine dernière à des niveaux sans précédent, les investisseurs privés se délestant de leurs obligations par crainte que le pays n’arrive pas à juguler son déficit abyssal. Celui-ci devrait culminer à 32% du Produit intérieur brut (PIB) cette année à cause du renflouage des banques nationales.
Le reste de la zone euro s’inquiète d’une contagion à des pays comme le Portugal, la Grèce ou l’Espagne, dont les taux d’emprunt à long terme ont également flambé.
Le ministre portugais des Finances, Fernando Teixeira dos Santos, a parlé d’une risque “élevé” que son pays doive aussi faire appel à l’aide de l’Europe.
Cette dernière a mis en place au printemps un filet de sécurité de 750 milliards d’euros au total pour sauver la monnaie unique.
Dans un premier temps, une enveloppe de 60 milliards de prêts garantis par l’UE est prévue. Puis, si cela ne suffit pas, une enveloppe de 440 milliards d’euros de garantis de prêts des pays de la zone euro, complétée par 250 milliards d’euros de prêts du FMI, peuvent être débloqués.