Discussions en cours pour soutenir les banques irlandaises

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çade d’une agence de la banque Anglo Irish Bank à Dublin le 11 novembre 2010 (Photo : Peter Muhly)

[16/11/2010 15:37:00] BRUXELLES (AFP) Des discussions sont en cours entre la Commission européenne, la BCE et le FMI en vue de “résoudre les graves problèmes” des banques irlandaises, a indiqué mardi le commissaire aux Affaires économiques, en tablant sur un soutien de la zone euro à ce projet.

“La Commission travaille de concert avec la BCE et le FMI et bien entendu les autorités irlandaises en vue de résoudre les graves problèmes du secteur bancaire irlandais”, a dit Olli Rehn aux journalistes à son arrivée à une réunion des ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe) à Bruxelles.

“Je m’attends à ce que l’Eurogroupe soutienne ce projet”, a-t-il ajouté.

La situation des banques irlandaises et l’ampleur du déficit public national suscitent des inquiétudes grandissantes sur les marchés financiers, où les taux d’intérêt des emprunts d’Etat irlandais ont grimpé de manière spectaculaire. Cela fait craindre un effet de contagion au reste de l’union monétaire.

En revanche, contrairement à la Grèce, M. Rehn a laissé entendre qu’il n’était pas envisagé à ce stade d’apporter une aide budgétaire à l’Irlande, pour l’aider à faire face à ses échéances de remboursement ou emprunter des fonds.

“La dette souveraine irlandaise est bien financée jusqu’au milieu de l’année prochaine”, a-t-il dit.

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éen aux Affaires économiques Olli Rehn le 23 octobre 2010 à Gyeongju en Corée du Sud (Photo : Kim Jae-Hwan)

“Les vrais problèmes sont situés dans le secteur bancaire irlandais. Toutefois, ils sont interconnectés” avec les problèmes budgétaires du pays, a souligné M. Rehn.

“Vous ne pouvez complètement séparer les deux et donc nous discutons de la situation générale de l’économie irlandaise en nous concentrant nettement sur le secteur bancaire et le système financier”, a ajouté le commissaire.

Il a dans le même temps appelé à ne pas céder à “l’alarmisme” sur l’avenir de la zone euro dans son ensemble.

“Ce n’est pas une question de survie de l’euro, il s’agit d’un très grave problème du secteur bancaire irlandais”, a estimé M. Rehn.

La présidence belge de l’UE a également pointé du doigt les difficultés spécifiques du secteur bancaire irlandais.

“Nous avons bien entendu des préoccupations concernant la situation” de ce secteur, a dit le ministre belge des Finances, Didier Reynders, à son arrivée.

“Mais d’abord nous allons écouter les commentaires des différents collègues”, irlandais, portugais ou grec, “et ensuite nous verrons s’il est nécessaire d’organiser quelque chose”, a ajouté M. Reynders.

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éficit et dette publics de l’Irlande de 2006 à 2009, selon Eurostat

Il a toutefois rappelé que pour débloquer une aide européenne, il était nécessaire d’avoir une “demande” de l’Etat concerné, ce qui n’est pas encore le cas pour l’Irlande.

La zone euro a déjà au printemps mis sur pied un programme de prêts de 110 milliards d’euros pour la Grèce et créé dans la foulée, pour trois ans, un plan de secours pour les pays de la zone euro qui seraient en difficulté, pouvant aller au total jusque 750 milliards d’euros.

Selon le quotidien irlandais The Irish Independant, publié mardi, le ministre irlandais des Finances, Brian Lenihan, devrait accepter l’injection d’une aide européenne directement dans les banques du pays, “pour stabiliser l’euro et apaiser les marchés”.