éo de Nicolas Sarkozy lors de son intervention le 16 novembre sur TF1, France 2 et Canal +. |
[16/11/2010 21:38:23] PARIS (AFP) Nicolas Sarkozy a défendu mardi le maintien à Matignon de François Fillon, présenté comme “le meilleur Premier ministre pour la France”, et fixé sa feuille de route en promettant pour 2011 une réforme de la dépendance, un nouvel impôt sur le patrimoine et la baisse du chômage. Evènement
Quarante-huit heures après un remaniement très critiqué par les centristes comme par la gauche, le chef de l’Etat a longuement défendu sur TF1, France 2 et Canal+ sa décision de renouveler le bail de M. Fillon et précisé que “sauf imprévu” il resterait en fonction jusqu’à la présidentielle de 2012.
Il a confirmé qu’il prendrait sa décision de s’y présenter ou non “à l’automne 2011”.
“Si j’ai demandé à François Fillon de continuer, c’est parce que j’ai une grande confiance en lui, parce qu’il est très compétent, parce que nous travaillons ensemble sans aucun nuage depuis des années”, a argumenté M. Sarkozy en affirmant avoir fait ce choix “avec conviction”.
Alors que ses rapports avec le Premier ministre ont parfois été difficiles, le président a assuré avoir discuté avec lui pour voir comment ils pourraient “mieux se répartir les rôles” au sein de l’exécutif.
çois Fillon derrière Nicolas Sarkozy à Paris le 11 novembre 2010 (Photo : Miguel Medina) |
Au passage, il en a profité pour rendre hommage à Jean-Louis Borloo, qui a quitté le gouvernement après avoir espéré Matignon, estimant qu’il avait “très bien géré toutes les crises qu’il a eues à gérer”.
Il a par ailleurs justifié le départ d’Eric Woerth (ex Travail) au motif que le gouvernement ne pouvait pas “gérer les rendez-vous judiciaires inévitables” dans sa situation.
Le chef de l’Etat a ensuite démenti avoir mis sur pied un gouvernement partisan, en vue de la présidentielle de 2012, tout comme il a nié avoir enterré l’ouverture. “Je reste convaincu qu’il faut s’ouvrir, ce n’est pas un gouvernement partisan, c’est un gouvernement resserré”, a-t-il dit.
En réponse aux critiques des centristes, grands perdants du remaniement, le président a cité la nomination comme garde des Sceaux du centriste Michel Mercier. Et sur l’ouverture à gauche, il a rappelé la présence dans son gouvernement du transfuge du PS Eric Besson, aujourd’hui passé à l’UMP, ou de celle du socialiste Didier Migaud à la tête de la Cour des comptes.
Nicolas Sarkozy a aussi concédé avoir supprimé le ministère de l’Immigration et de l’identité nationale pour tenir compte des “malentendus” suscités par le débat sur ce thème et estimé que “seul le ministre de l’Intérieur a les moyens de réguler les flux migratoires”.
Comme prévu, il a fixé les grandes priorités de François Fillon jusqu’à la présidentielle de 2012. Première d’entre elles, la réforme de la dépendance, sur laquelle il a annoncé le lancement d’une “grande consultation” de six mois et des “décisions à l’été 2011”.
En matière de fiscalité, il a répété qu’il n’y aurait pas d’augmentation des prélèvements mais s’est prononcé pour la création l’an prochain d’un “nouvel impôt sur le patrimoine”, à la place du bouclier fiscal controversé et de l’ISF dont il a implicitement confirmé les suppressions.
Sur l’emploi, il a promis que “le chômage reculera l’année prochaine” et annoncé la généralisation du contrat de transition professionnelle pour les licenciés économiques et le “doublement” du nombre de jeunes en alternance.
Pour “rapprocher la justice des citoyens”, il a enfin souhaité instaurer la présence de “citoyens” aux cotés des magistrats professionnels pour les décisions de mise en liberté conditionnelle.
Balayant l’actualité, Nicolas Sarkozy a assuré ne s’être “jamais, à aucun moment, d’aucune façon” préoccupé “d’espionner des journalistes”.
Il s’est dit “inquiet” pour les otages français détenus au Mali mais “un peu moins” pour ceux détenus en Afghanistan.