îne de montage de l’usine Renault de Blainville-sur-Orne, le 25 mars 2009 (Photo : Mychele Daniau) |
[16/11/2010 23:19:18] PARIS (AFP) La disparité des temps travaillés sur l’année amplifie les inégalités salariales, sachant qu’environ la moitié des salariés ne travaillent pas à temps plein toute l’année, observe l’Insee dans une étude publiée mercredi dans son Portrait social de la France.
Les inégalités salariales viennent d’abord du salaire payé pour une heure de travail: le quart des heures les mieux rémunérées étaient ainsi en moyenne trois fois mieux payées que le quart des heures les moins rémunérées en 2008.
Mais la disparité des temps annuels de travail amplifie ces inégalités.
“Un noyau dur, les salariés à temps complet sur toute l’année, ont été rémunérés pour environ 1.820 heures: ils représentent un peu plus de la moitié de la population salariée. Mais, pour les autres, les situations sont très diverses”, notent les auteurs de cette étude.
Certaines personnes travaillent à temps partiel (près de 17% des personnes en emploi), d’autres connaissent du chômage entre deux emplois ou cumulent plusieurs emplois avec plusieurs employeurs différents, d’autres encore rentrent ou sortent du marché du travail en cours d’année, comme les jeunes qui arrivent sur le marché du travail en septembre après la fin de leurs études.
“Les différences de temps de travail (nombre de jours travaillés et nombre d’heures) creusent nettement les écarts de salaires perçus”, selon l’Insee. Le quart des salariés les mieux payés sur un année sont rémunérés dix fois plus que le quart des salariés les moins payés.
és des secteurs marchands en France du troisième trimestre 2009 au troisième trimestre 2010 et par secteur |
Sur l’année, un quart des salariés ont touché moins de 9.000 euros nets (moins de 0,73 Smic) et perçu en moyenne un revenu salarial de 3.710 euros.
“Ce sont soit des personnes qui ont un emploi stable mais à temps partiel, soit des personnes qui n’ont été en emploi qu’une partie de l’année”, souligne l’Insee, précisant que “selon les situations, leur devenir sera “très différent” les années suivantes.
Si l’on examine ce que sont devenus en 2008 les salariés de 2005 aux plus faibles revenus salariaux, huit sur dix n’ont ainsi pas travaillé en continu pendant les trois ans connaissant ainsi des “trajectoires salariales heurtées”.
Les salariés les moins payés sur l’année sont plus souvent des femmes (58%) et des jeunes (37%) et travaillent en majorité dans les services marchands, où le recours à des emplois courts et à temps partiel est plus fréquent.
En plus d’un revenu salarial, près de deux salariés sur dix ont perçu (chiffres 2007) d’autres revenus individuels, tels que des allocations chômage, des pensions de retraite ou des revenus d’activité indépendante.
Le niveau de vie d’une personne dépend aussi des ressources de son entourage.
Les personnes en emploi ont ainsi un niveau de vie plus élevé que la moyenne parce qu’elles touchent un revenu mais aussi parce qu’elles ont plus souvent un conjoint (7 fois sur 10), souvent en emploi (8 fois sur 10). A l’inverse, seul un peu plus d’un tiers des chômeurs ont un conjoint en emploi.