écoupé au marché aux poissons de Jersey city (USA) pour alimenter les restaurants de New York, le 12 mars 2010 (Photo : Emmanuel Dunand) |
[17/11/2010 06:25:18] PARIS (AFP) Une cinquantaine de pays se réunissent à partir de mercredi à Paris pour fixer les quotas de pêche au thon rouge pour 2011, espèce qu’il faut cesser de pêcher si on veut réellement la protéger selon les quatre principales ONG internationales.
La réunion de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (CICTA, 48 pays pêcheurs) se tiendra jusqu’au 27 novembre.
Les principaux Etats pêcheurs européens comme la France, l’Italie et l’Espagne sont partisans d’un quota stable en 2011.
La Commissaire européenne à la Pêche, Maria Damanaki, avait envisagé fin octobre une réduction du quota de pêche pour l’an prochain à 6.000 tonnes contre 13.500 cette année pour tous les pays concernés.
Mais, elle a rectifié le tir en ne parlant que d’une baisse substantielle, sans chiffre, des captures de ce poisson très prisé par les Japonais.
A la veille de la réunion, le Comité national français des pêches a encore appelé au maintien des quotas à 13.500 tonnes, dont 2.022 tonnes pour la France, estimant que “descendre en dessous de ces quotas mettrait en péril la pêche française, en détruisant des entreprises et des emplois”.
Les scientifiques de la CICTA estiment que le maintien du quota de 2010 permettra la reconstitution du stock de thon rouge d’ici 2022 avec une probabilité de chances de réussite de 60%.
Mais pour les ONG et défenseurs de la biodiversité marine, cela représente encore 40% de risques d’échouer.
Aussi, Greenpace, WWF, Pew et Oceana ont lancé mardi un appel commun à la CICTA pour qu’elle se prononce en faveur de la suspension de la pêche industrielle du thon rouge, dont les stocks ont chuté de 85% en 30 ans.
Elles ont également rappelé que la communauté internationale s’était engagée, il y a à peine trois semaine lors de la conférence de Nagoya, à une gestion responsable et durable des pêches.
Le thon rouge migre à travers l’Atlantique sur plus de 7.700 km et se regroupe en période de reproduction notamment en Méditerranée et dans le Golfe du Mexique.