éréales au Salon de l’agriculture à Paris le 27 février 2008 (Photo : Patrick Hertzog) |
[17/11/2010 13:13:55] ROME (AFP) La facture mondiale des importations alimentaires “pourrait passer le cap des mille milliards de dollars en 2010”, compte tenu de la hausse des prix qui devrait “alourdir de 11%” les dépenses des pays “les plus pauvres”, a mis en garde mercredi la FAO.
“La production céréale mondiale sera de 2% inférieure” à celle de l’année précédente, “même si elle reste la troisième meilleure” enregistrée, a déclaré devant la presse à Rome Hafez Ghanem, vice-directeur de l’Organisation de l’ONU pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO).
“Cette baisse de la production a naturellement un impact sur les prix”, a-t-il ajouté, en présentant le rapport “Perspectives de l’alimentation”.
Selon Adam Prakash, un expert de la FAO, “la facture alimentaire mondiale a été de 893 milliards de dollars en 2009, cette année nous nous approchons des 1.000 milliards tandis qu’elle a été de 1.030 milliards lors de la crise” en 2007/08.
“La facture des importations alimentaires devrait s’alourdir de 11% en 2010 pour les pays les plus pauvres et de 20% pour les pays à faible revenu et à déficit vivrier”, indique la FAO.
Mais tous les experts de la FAO ont souligné que la situation actuelle est bien différente de celle qui a entraîné la crise alimentaire d’il y a deux ans.
“Nous avons débuté l’année 2010 avec des stocks élevés et la situation est donc différente de celle de 2007 et 2008. Nous pensons que les stocks vont être réduits au cours de l’année, mais comme les prix des produits agricoles sont élevés, nous pensons qu’ils vont encourager une meilleure production l’année prochaine. C’est ce qui s’est produit dans le passé”, a ajouté M. Ghanem.
“Le marché est caractérisé par un degré d’incertitude élevé”, a déclaré l’expert pour les céréales Abdolreza Abbassian.
“Il n’y a pas de crise pour le moment”, a-t-il souligné, sans l’exclure dans les années à venir. “Des prix alimentaires élevés ne signifient pas automatiquement une crise alimentaire, car la production peut être bonne dans les pays les plus pauvres”, a-t-il précisé.
En 2008, les cours des céréales avaient atteint des records historiques, provoquant une crise alimentaire et des émeutes dans de nombreux pays africains, mais aussi en Haïti et aux Philippines.