Ile-de-France : la Cour des comptes critique la gestion des transports

photo_1290001721295-1-1.jpg
ésident de la Cour des comptes, Didier Migaud, le 28 juillet 2010 à Matignon (Photo : Aurore Marechal)

[17/11/2010 13:52:34] PARIS (AFP) La Cour des comptes critique la gestion des transports ferrés d’Ile-de-France, mettant en cause l’opacité des comptes de la RATP et de la SNCF et s’interrogeant sur le bien fondé de certains investissements, dans un rapport rendu public mercredi.

“Le réseau apparaît saturé sur certains tronçons”, a constaté le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud (PS), en présentant le rapport.

“Entre 2001 et 2009, le trafic sur les réseaux du transport régional a augmenté de près de 20% sans que les infrastructures évoluent en conséquence”, a-t-il regretté, ajoutant que “les réseaux ferrés peinent à s?adapter à l?étalement urbain”.

“Les investissements de la RATP ont crû sur la période récente, mais le rapport de la Cour souligne que la SNCF et RFF ont négligé la rénovation du réseau francilien”, a-t-il notamment relevé.

“Nous sortons des années TGV, et dans les années TGV on a fait des TGV et les trains de banlieue en ont pâti, on n’avait pas d’argent pour investir de tous les côtés”, a ajouté son adjoint Christian Descheemaeker.

Du coup, a déploré Didier Migaud, “la qualité du service aux voyageurs se dégrade”.

M. Migaud a notamment appelé à une révision des contrats liant la RATP et la SNCF à l’autorité organisatrice, le Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif): “Alors que la régularité et la ponctualité des lignes se sont globalement dégradées, le bilan financier du bonus/malus a été constamment positif pour les exploitants”, a-t-il relevé.

Il a au passage égratigné les comptes des deux opérateurs publics, jugés trop opaques, s’étonnant notamment de ce que Transilien, le service des trains de banlieue de la SNCF, n’ait pas de comptes indépendants et certifiés, et de ce que le Stif ne puisse pas savoir combien ces trains emploient de cheminots.

L’autorité des transports régionaux doit donc être “encore renforcée”, a-t-il souligné.

Dans ces circonstances, “l’importance des besoins justifie qu?une priorité soit donnée aux projets de modernisation des lignes existantes et à des extensions limitées du réseau”, a-t-il estimé.

Les sages de la Cour ne remettent pas pour autant en cause la nécessité de construire un nouveau métro circulaire dans le Grand Paris. Mais “on a tout à fait le temps de réfléchir”, a noté M. Descheemaeker, ajoutant que “tout est une question de phasage dans le temps”.

Concernant les investissements, le premier président de la Cour des comptes a pointé “des lacunes dans la sélection des projets”, dont “les bilans surestiment les gains de temps pour les usagers et sous-estiment le montant des investissements”.

“La maîtrise des coûts est insuffisante. En moyenne, le coût final des projets du contrat de plan Etat-région 2000-2006 a augmenté de 92% par rapport aux évaluations initiales”, a-t-il ajouté.

La multiplicité des acteurs constitue également un facteur d?explication, a-t-il reconnu.