éen chargé de l’Agriculture Dacian Ciolos au siège de l’UE à Bruxelles, le 17 novembre 2010 (Photo : Georges Gobet) |
[18/11/2010 13:02:13] BRUXELLES (AFP) La Commission européenne a présenté jeudi les grandes lignes d’une réforme de la Politique agricole commune (PAC) pour la période 2014-2020, sans préciser à ce stade les moyens financiers de la nouvelle PAC.
Il faut faire de la PAC, une politique “plus écologique, plus équitable, plus dynamique et plus efficace”, a affirmé le commissaire chargé de l’Agriculture, Dacian Ciolos, en présentant la réforme.
Mais, au-delà de ces déclarations d’intention, la réforme s’apparente à un véritable casse-tête. La PAC est traditionnellement l’objet de divergences entre les différents Etats de l’Union, certains s’estimant désavantagés par rapport à d’autres. A cette querelle s’ajoute une contrainte conjoncturelle: les ressources communautaires sont laminées par la crise économique.
La PAC représente actuellement 40% du budget européen mais devrait baisser à l’avenir.
M. Ciolos a demandé un effort aux exploitants les plus riches en proposant de plafonner les subventions liées à la surface, qui privilégient les grandes exploitations.
Le document de la Commission décrit trois options pour la réforme à venir: une réforme radicale qui se traduirait par la fin des aides au revenu et la suppression de la plupart des mesures d’intervention sur les marchés; un maintien du statu quo avec des améliorations limitées comme une redistribution plus équitable des subsides; et enfin une solution intermédiaire de mise en place d’un régime d’aides plus équilibrées, plus ciblées et plus durables.
C’est cette dernière option “qui est susceptible de recueillir le soutien le plus large et qui a les faveurs du commissaire” Ciolos, juge une source proche de la Commission.
écologistes demandent des réformes devant le siège de l’UE à Bruxelles, le 18 novembre 2010 (Photo : Thierry Charlier) |
La Commission présentera à la mi-2011 des propositions législatives formelles à l’issue de débats sur la question entre Etats et au Parlement européen.
“La PAC ne concerne pas uniquement les agriculteurs, mais tous les citoyens de l’UE, en leur qualité de consommateurs et de contribuables. Il est donc important de concevoir une politique qui soit plus compréhensible pour le grand public et qui montre clairement les avantages collectifs que les agriculteurs apportent à la société dans son ensemble”, a dit M. Ciolos.
“L’agriculture européenne se doit d’être compétitive du point de vue tant économique qu’environnemental”, a-t-il insisté.
Selon la Commission, la PAC devrait se concentrer sur trois objectifs principaux: une production alimentaire viable visant à assurer la sécurité alimentaire; la gestion durable des ressources naturelles et l’action en faveur du climat et enfin le maintien d’un équilibre territorial et de la diversité des zones rurales.
En ce qui concerne les paiements directs, la Commission a mis l’accent sur la nécessité de redistribuer, de réaménager et de mieux cibler le soutien, en le fondant sur des critères “objectifs, équitables et facilement compréhensibles pour les contribuables”.
Les agriculteurs allemands, plus gros bénéficiaires de l’aide européenne après leurs homologues français, ont jugé que les propositions de réforme vont “dans la bonne direction”, mais le ministère de l’Agriculture a pris ses distances avec plusieurs aspects du projet.
Le secrétaire d’Etat à l’Agriculture Robert Kloos a ainsi critiqué le fait de vouloir faire dépendre l’attribution de subventions de critères écologiques et sociaux, ainsi que le plafonnement des aides perçues par les grosses exploitations.
“Personne n’en profite si au final c’est seulement la bureaucratie qui est renforcée”, a-t-il dit au quotidien régional Neue Osnabrücker Zeitung. L’est de l’Allemagne abrite beaucoup de grosses exploitations, héritage des coopératives de la RDA.