Hermès : la famille muette sur l’éventuelle création d’une holding anti-OPA

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ès, le 25 octobre 2010 à Paris (Photo : Miguel Medina)

[18/11/2010 14:05:12] PARIS (AFP) Le président du conseil de surveillance de Hermès, Bertrand Puech, a décliné jeudi tout commentaire sur la création éventuelle d’une holding anti-OPA réunissant les différentes fondations familiales contrôlant la maison de luxe.

M. Puech, comme le gérant de la griffe Patrick Thomas, ont opposé un +no comment+, aux très nombreuses questions des journalistes qui voulaient profiter de l’inauguration de la boutique Rive gauche d’Hermès à Paris, pour en savoir plus sur la riposte de la maison de luxe après l’entrée surprise de LVMH dans son capital.

Le géant du luxe LVMH a pris une participation de 17,1% dans la maison Hermès le mois dernier, provoquant la stupeur de la famille. Bernard Arnault a souligné que son opération était pacifique et axée sur le long terme.

Interrogé sur la possibilité d’une création d’une holding non cotée qui regrouperait les parts familiales pour se protéger d’une éventuelle OPA, M. Thomas a précisé qu'”aucune mesure supplémentaire” n’avait été prise “pour l’instant”, en plus du statut actuel de commandite de la société, censé la protéger d’une prise de contrôle hostile.

Les dirigeants d’Hermès ont réaffirmé également l’unité de la famille qui détient 73,4% du capital, une unité “trop sous-estimée”, selon eux.

“L’inauguration de ce nouveau magasin tombe bien pour affirmer la singularité et la différence d’Hermès”, a-t-il dit en espérant que “le pouvoir de l’argent tout seul ne tuera pas la jolie fleur”.

“Ne vous inquiétez pas pour nous, a encore indiqué M. Puech, la famille est sereine”. “Nous vivons des jours ensoleillés, pluvieux, calmes, et aujourd’hui est un jour de bonheur”, avec l’inauguration de ce nouveau magasin de 2.000 mètres carrés, a-t-il poursuivi sans autre commentaire.

Interrogé encore sur l’éventualité de dissensions familiales ou même de besoins d’argent qui pourraient amener à conduire certains héritiers à vendre leurs actions, M. Puech a rétorqué: “Vendre mais pour investir dans quoi? Quelle est l’entreprise la plus belle et la plus rentable? Hermès!”.

Les deux dirigeants ont estimé que 2011 et les années suivantes s’annonçaient très bien “sauf événement extérieur préjudiciable à l’industrie du luxe”. M. Thomas a précisé qu’il ne fallait “pas rêver à une croissance des ventes identique à 2010 (+25,4% à fin septembre, ndlr), mais à une croissance à deux chiffres, oui”.

Le magasin inauguré jeudi a été aménagé dans l’ancienne piscine Art Déco de l’hôtel Lutetia, créée en 1935 et classée monument historique depuis 2005.

Les lieux restituent l’ambiance avec l’omniprésence de mosaïques et le volume immense accueille trois immenses structures en chène clair et en forme de huttes ajourées légères qui créent des espaces thématiques.

Pour la première fois dans l’histoire des magasins Hermès, 40% de la surface est consacrée à la maison et son ameublement. Hermès propose notamment des rééditions de meubles signés Jean-Michel Franck (1895-1941) un des principaux décorateurs français de la période Art Déco, et cousin éloigné d’Anne Franck.