Thon rouge : le Japon, principal consommateur, veut des contrôles sévères

[19/11/2010 11:44:08] PARIS (AFP)

Le Japon, qui absorbe 80% des thons rouges pêchés dans la Méditerranée, a réclamé vendredi des contrôles plus sévères pour enrayer la pêche illégale et le marché noir, lors de la réunion des pays pêcheurs à Paris.

“Nous avons soumis une proposition pour renforcer la gestion des pêcheries à la senne et les activités des fermes d’engraissement en Méditerranée en espérant fermement que d’autres membres la soutiendront”, a indiqué Masanori Miyahara, chef de la délégation japonaise à la réunion de la Commission pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (CICTA).

“Nous avons déjà refusé en une fois une livraison de plus de 3.000 tonnes de thon rouge” (qui ne présentait pas les garanties légales nécessaires), a-t-il souligné dans son discours à l’ouverture de la plénière, dont l’AFP a obtenu une copie.

La CICTA doit fixer, d’ici le 27 novembre, les quotas de pêche du thon rouge pour 2011. Les stocks ont chuté de 85% en 30 ans en raison d’une surpêche massive, avant de se rétablir un peu, récemment, avec en particulier l’adoption de plusieurs mesures de contrôle de cette pêche essentiellement industrielle.

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êcheurs de thon dans le sud de l’Espagne, le 25 mai 2006 (Photo : Jose Luis Roca)

Le Japon, qui s’est félicité des mesures prises, a proposé d’inverser la logique au sein de la CICTA et de mettre l’accent sur la prévention des fraudes plutôt que sur les contrôles après coup.

“Avant que la pêche ne commence, chaque pays devrait apporter la preuve de sa capacité à respecter les règles et présenter un plan spécifique en ce sens pour la saison de pêche 2011”, a suggéré M. Miyahara.

Si les plans présentés s’avéraient insuffisants et n’étaient pas approuvés par le comité de contrôle de la CICTA, alors “le pays en question ne devrait pas pouvoir pêcher en 2011”, a-t-il ajouté.

Interrogé par l’AFP en marge de la réunion, M. Miyahara a estimé que les données scientifiques disponibles actuellement n’exigeaient pas de fermeture de la pêche au thon rouge pour permettre aux stocks de se reconstituer. “Si cela était nécessaire, à l’avenir, nous y sommes préparés”, a-t-il cependant ajouté.

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é noir du thon rouge

Selon Charles Braine, spécialiste pêche au sein du WWF-France, la position de Tokyo doit être examinée avec précaution.

“On sait qu’ils ont dans leurs congélateurs à Tokyo pour deux ou trois ans de consommation japonaise de thon rouge”, a-t-il souligné, jugeant que les Japonais cherchaient d’abord à modifier une image peu flatteuse dans les négociations.