Tunisie-Consommation : La leçon de l’Aïd!

Ce qui s’est passé avec les prix des moutons destinés au sacrifice de l’Aïd el
Kébir cette année est digne de susciter notre intérêt à tous et de nous inviter
à réfléchir sur des armes puissantes mises à la disposition de la société de
consommation mais reléguées aux oubliettes, pour le plus grand bien des
spéculateurs!

De quelques semaines à quelques jours avant la date de l’Aïd, les prix des
petites bêtes se sont mis à monter de manière vertigineuse. Bien vite, il est
apparu qu’une certaine frange de la société serait incapable de suivre. Et, sans
qu’il y ait concertation en aucune manière, cette frange a commencé à bouder les
marchés. Son absence fut évidemment très remarquée. A chaque action correspond
une réaction de même intensité et de sens opposé, n’est-ce pas? Et voilà que les
prix commencent à dégringoler, encore et encore… Si bien qu’à la veille de
l’Aïd, les commerçants (et leurs éminences grises, les spéculateurs) en étaient
pratiquement à espérer seulement rentrer dans leurs frais! Les bons vieux
consommateurs avaient donné une leçon aux tireurs habituels de ficelles.

Un phénomène intéressant qui nous porte à nous poser des questions sur tout
cela. Rappelez-vous, c’est pour des raisons purement religieuses, la Sounna
Mohammédia, si vous voulez, que nous suivons cette tradition. Rappelez-vous, pas
besoin d’un bélier de 400 dinars ou plus, un petit ”Barcous” aux alentours de
200 dinars fait largement l’affaire…

Ceci oublié, le marché à fait son jeu pour combler les vides. Mais comment
capitaliser sur cette expérience (qui n’est pas la première d’ailleurs)?
L’Organisation de défense du consommateur (ODC) devrait en tirer quelque chose.
Chacun d’entre nous devrait en tirer des enseignements de première main ; comme
quoi, nous pouvons vraiment agir sur le marché. Alors pourquoi s’en priver.