à Paris, le 4 janvier 2010 (Photo : Eric Piermont) |
[20/11/2010 08:55:45] PARIS (AFP) La Bourse de Paris a vécu une semaine agitée, avec des investisseurs perturbés à la fois par la situation en Irlande qui leur a douloureusement rappelé le souvenir de la crise de la dette du printemps et par les risques de ralentissement en Chine.
Malgré ces inquiétudes, le marché parisien a réussi à gagner du terrain d’un vendredi à l’autre (+0,75%) et s’est inscrit à 3.860,16 points.
Depuis le début de l’année le marché est en repli de près de 2%.
Si le bilan hebdomadaire est relativement neutre, de grandes évolutions ont émaillé les cinq séances avec un recul important mardi (-2,63%), le plus significatif depuis mi août, et une belle remontée jeudi (+1,99%).
Après les préoccupations par la croissance mondiale et la politique monétaire américaine, les marchés se sont focalisés cette semaine sur l’Europe et les problèmes rencontrées par les banques irlandaises.
S’y sont ajoutées aussi les inquiétudes à l’égard de l’avenir économique de la Chine. Pour endiguer un risque de surchauffe économique, Pékin pourrait être enclin à resserrer le crédit, geler des prix et procéder à des restrictions budgétaires. Autant de mesures qui freineraient la croissance de la Chine et auraient des répercussions dans le reste du monde. Vendredi de premières mesures restrictives sur l’activité des banques ont été prises.
“Ce n’est pas nouveau, mais la semaine a montré une nouvelle fois l’importance accordée par les investisseurs européens à l’évolution de la situation dans les pays émergents, dont la Chine est le fer de lance”, a souligné Claude Tirmani, stratégiste gérant chez Lutetia Capital.
Les entreprises européennes sont devenues tellement dépendantes de la Chine que tout mouvement risquant de pénaliser la croissance dans ce pays a immédiatement des répercussions sur les marchés européens.
“Maintenant ce n’est plus uniquement Wall Street qui +gère+ le marché parisien mais c’est aussi la Bourse de Shanghaï”, a-t-il poursuivi.
Si la Chine a rendu les investisseurs soucieux, la situation en Irlande les a véritablement effrayés. Du moins mardi quand le marché a décroché.
L’Irlande avec son colossal déficit public et les énormes difficultés de ses banques a rappelé aux investisseurs la fragilité de certains autres pays européens qui pourraient avoir également besoin d’une aide.
“Au-delà du cas irlandais, qui ne fait que suivre celui de la Grèce et précéder celui du Portugal, cette résurgence de la crise montre simplement les failles existentielles de la zone euro”, écrit Marc Touati, économiste chez Global Equities dans son étude hebdomadaire.
Mais fidèle à son habitude, la Bourse a heureusement la mémoire courte. Et dès mercredi, au fur et à mesure que le dialogue entre Dublin et la communauté internationale se réchauffait pour que l’Irlande accepte un plan de sauvetage pour ses banques, l’indice boursier remontait.
Pour autant rien n’est encore gagné et le marché est à la merci d’un dérapage dans ces négociations. D’autant que la pilule est dure à avaler pour Dublin qui craint pour sa souveraineté nationale et reste réticente à accepter des conditions très strictes en échange de l’octroi d’un prêt.
En fin de semaine les Etats-Unis se sont rappelés au bon souvenir des marchés en publiant des statistiques encourageantes permettant de confirmer la reprise en cours.
La semaine prochaine sera marquée par la deuxième estimation du PIB américain pour le troisième trimestre, publiée mardi. Le marché s’intéressera mercredi à l’indicateur sur les commandes de biens durables américains et à celui sur les revenus et dépenses des ménages. Mercredi les investisseurs surveilleront l’indice IFO sur le climat des affaires en Allemagne pour novembre.