à Val Thorens (Photo : Jean-Pierre Clatot) |
[20/11/2010 11:20:49] VAL THORENS (France) (AFP) Val Thorens, plus haute station d’Europe, a ouvert ce week-end une partie de son domaine skiable, près de deux semaines avant la plupart de ses concurrentes des Alpes, donnant le coup d’envoi d’une saison qui s’annonce “plutôt bonne” selon les professionnels.
Sous un ciel nuageux, ils étaient des centaines à se presser samedi devant les remontées mécaniques pour dévaler les pistes fraîchement enneigées.
“On compte entre 30 et 70 centimètres de neige sur les pistes et les réservations sont en légère hausse par rapport à nos prévisions. On est donc plutôt confiants”, explique Grégory Guzzo, directeur de la station savoyarde.
Après Tignes et les Deux Alpes, qui ont ouvert leurs glaciers mi-novembre, c’est au tour de Val Thorens, située à 2.300 mètres d’altitude, d’ouvrir 20 kilomètres de pistes. Les autres stations alpines ouvriront le 4 décembre, si l’enneigement est suffisant.
“Globalement, le taux de réservation des hébergements est en avance de 5 à 10% par rapport à la même période de l’année dernière, principalement en ce qui concerne la clientèle étrangère”, se réjouit Gilbert Blanc-Tailleur, président de l’Association nationale des maires de station de montagne (ANMSM), qui rassemble plus d’une centaine de stations françaises.
“La neige, qui est l’élément déclencheur de la saison, est là. Alors si le beau temps s’y met, on a de quoi être plutôt optimiste, contrairement à l’année dernière où le début de saison avait mal commencé avec des conditions climatiques exécrables”, souligne Jacques Guillot, maire de Chamrousse et vice-président de l’ANMSM.
En 2010, la France a glissé de la première à la deuxième place des domaines skiables les plus fréquentés au monde, avec 56 millions de journées skieurs, derrière les Etats-Unis (59 millions), et juste devant l’Autriche (53,4 millions) sur le podium.
“Ce sont les très grandes stations qui ont observé une stagnation, voire un recul de leur fréquentation, notamment avec une baisse de la clientèle étrangère”, explique Laurent Reynaud, directeur de Domaines skiables de France, qui gère les 220 principaux opérateurs de skis.
Avec une baisse de 2,5% du chiffre d’affaires des remontées mécaniques en 2009/2010, la tendance cet hiver est à la diminution des investissements dans les équipements, de 15% environ, déplorent par ailleurs les professionnels.
A la fin des années 1990, les stations ont beaucoup investi dans le matériel, mais depuis 2005, on note une baisse de 6% par an, constate Domaines skiables de France.
“Le prix des équipements a explosé. Le prix moyen d’un télésiège débrayable 6 places est 90% plus cher qu’en 2000”, se désole Laurent Reynaud. La concentration des fabricants – 90% du marché mondial à deux – et le renforcement des contraintes de sécurité, sont les principales raisons de cette inflation.
“Les stations veulent conforter leur attractivité, mais sans nouvel investissement, afin de ne pas augmenter les prix des forfaits soumis à une très forte concurrence”, justifie Laurent Reynaud. La tendance est à l’économie et au “recyclage”, remarque Jacques Guillot. “On remplace trois téléskis par un télésiège dont le débit est plus élevé, ce qui permet de diminuer les charges de personnel et les coûts d’électricité”.
“Il ne faudrait surtout pas perdre notre place de leader sur le marché européen face à des concurrents autrichiens et suisses qui ont eux massivement investi ces dernières années”, s’inquiète Gilbert Blanc-Tailleur, également maire de la très cosmopolite station de Courchevel.