à Lisbonne, le 20 novembre 2010 (Photo : Dominique Faget) |
[20/11/2010 14:57:11] LISBONNE (AFP) L’Union européenne attendait samedi de Barack Obama qu’il confirme son intérêt pour le vieux partenariat transatlantique, tout en cherchant de son côté à rassurer le président américain sur sa capacité à éviter une contagion de la crise bancaire irlandaise.
Prévue en fin d’après-midi dans l’ombre d’un sommet des 28 dirigeants de l’Otan, la rencontre a valeur de séance de rattrapage après l’annulation d’un rendez-vous précédent fin mai à Madrid avec le président de l’UE Herman Van Rompuy et celui de la Commission européenne José Manuel Barroso.
Mais la crise bancaire irlandaise devrait s’inviter à cette réunion, alors que les Américains s’étaient ouvertement inquiétés ces derniers jours de ses conséquences sur le système financier international.
Après la Grèce au printemps et en attendant peut-être d’autres pays comme le Portugal, la zone euro, lourdement endettée, joue sa cohésion.
Herman Van Rompuy a annoncé qu’il assurerait M. Obama “que les fondamentaux économiques de l’UE sont solides, avec des niveaux respectables de croissance, une inflation faible, une balance des paiements à l’équilibre et des perspectives améliorées en 2011 en matière d’emploi”.
“Nous avons mis en place les instruments nécessaires pour surmonter les problèmes actuels dans la zone euro”, a insisté M. Van Rompuy, alors que des tractations ont débuté depuis deux jours à Dublin avec l’UE et le FMI sur un vaste plan d’aide aux banques.
Le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner, qui avait conseillé mardi aux Européens d’agir “très vite” pour résoudre la crise, s’est voulu plus rassurant vendredi en estimant que l’Irlande et l’UE avaient “les moyens de réussir”.
Et vendredi à Lisbonne, le président Obama a salué l’ensemble “vigoureux” de mesures décidées par le Portugal pour faire face à la crise financière. Il a promis au passage de “travailler avec tous en Europe de même qu’avec le Portugal pour soutenir ces efforts”, lors d’un entretien avec les dirigeants portugais.
ésident de la Commission européenne Barroso (G) et le président du Conseil européen Van Rompuy, le 20 novembre 2010 à Lisbonne (Photo : Rafa Rivas) |
Considéré avec la Grèce et l’Irlande comme un des pays les plus fragiles de la zone euro, le Portugal s’est engagé à ramener son déficit public de 7,3% du PIB en 2010 à 4,6% l’an prochain.
Les questions de taux de change devraient également très probablement être évoquées, après les récentes tensions au G20 à Séoul.
L’injection de quelque 600 milliards de dollars de liquidités par la banque centrale américaine, qui a aussi pour effet d’affaiblir le dollar, avait été vivement critiquée par les Européens.
La rencontre, d’une durée prévue de 90 mn, sera l’occasion d’un premier face-à-face dans ce cadre bilatéral entre Barack Obama et le nouveau président permanent de l’UE, Herman Van Rompuy, dont le poste a été créé fin 2009 par le Traité de Lisbonne.
En amont, les Américains se sont attachés à déminer l’impression que Barack Obama recevait les Européens entre deux portes, alors que ceux-ci soupçonnent le locataire de la Maison Blanche, qui revient d’une tournée de huit jours en Asie, de se désintéresser du partenariat transatlantique.
Selon l’ambassadeur américain auprès de l’UE William Kennard, les politiques étrangères des deux partenaires sont “tellement alignées” qu’il n’y a “franchement pas besoin d’un jour et demi pour se réunir”.
Américains et Européens devaient aussi parler de climat. “Nous voulons trouver jusqu’où les Etats-Unis peuvent aller à la lumière des élections de mi-mandat” dans la perspective de la prochaine conférence internationale sur le changement climatique de Cancun, confiait un diplomate européen.