à la City de Londres, en 2005 (Photo : Alessandro Abbonizo) |
[22/11/2010 12:01:00] PARIS (AFP) Les marchés se montraient soulagés lundi matin par la décision de l’Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI) d’aider l’Irlande, mais accueillaient cette annonce sans débordement.
L’euro et les obligations irlandaises ont tiré profit de cette annonce, rendue publique dimanche soir, mais les Bourses européennes ont réagi de leur côté avec prudence.
A 11H45 (10H45 GMT), la monnaie européenne grimpait face au billet vert et s’échangeait à 1,3743 dollar contre 1,3673 dollar vendredi à 22H00 GMT.
Récemment malmenés, les taux irlandais qui avaient atteint des niveaux record sur le marché obligataire, où se négocie la dette des Etats, reculaient nettement: ils étaient à 7,623% contre 7,907% vendredi soir.
Ils avaient frôlé les 9% mi-novembre, atteignant un niveau jamais vu depuis l’entrée du “tigre celtique” dans la zone euro et faisant craindre une nouvelle crise après celle vécue au printemps avec la Grèce.
Sur les Bourses, Dublin perdait 0,16% en fin de matinée tandis que Londres avançait de 0,46%. Après des ouvertures en nette hausse, Paris gagnait 0,22% et Francfort 0,46%.
L’Europe et le FMI se sont mis d’accord dimanche soir pour aider l’Irlande et son système bancaire en crise, en acceptant le principe d’une aide de 80 à 90 milliards d’euros sur trois ans.
Les autorités européennes se sont décidées à agir afin de rassurer les marchés, inquiets de l’endettement de Dublin. Ce dernier doit atteindre en 2010 le niveau astronomique de 32% du Produit intérieur brut (PIB) en raison du sauvetage des banques dont la facture s’élève à quelque 50 milliards d’euros.
“La question n’était pas +est-ce que le gouvernement irlandais va demander l’aide de l’Europe+ mais +quand+, rappellent les analystes d’ING.
“Dublin s’est résolu à solliciter de l’aide pour son secteur bancaire, (…) confirmant que ses banques sont devenues un problème trop important pour qu’elle le résolve toute seule”, poursuivent-ils.
Dublin a promis de ramener son déficit de Dublin à 3% de son PIB d’ici 2014. Pour ce faire, l’Irlande a adopté un plan de rigueur de 15 milliards d’euros pour atteindre cet objectif.
Cette aide financière a également pour ambition de limiter le risque de contagion de la crise irlandaise à d’autres pays de la zone euro, comme le Portugal.
Mais, “en l’absence de tout mécanisme formel de résolution des crises en Europe, le sauvetage irlandais n’est qu’une petite victoire de courte durée”, avertissent les analystes d’ING.
“Ces décisions devraient contribuer à calmer les angoisses à court terme. Cependant, des avancées plus radicales concernant le Portugal dans un premier temps, l’Espagne (surtout si la croissance, qui reste faible, devait rechuter), voire après-demain la France (les objectifs de réduction des déficits seront difficiles à atteindre) seront nécessaires pour assurer une accalmie plus durable”, affirme également François Duhen, stratégiste au CM-CIC Securities.
Les taux obligataires en zone euro évoluaient peu pour les pays jugés les plus solides comme pour les plus fragiles, à l’exception de la Grèce.
Le Portugal voyait ses taux à 10 ans, qui fonctionnent à l’inverse des prix, progresser à 6,517% contre 6,508% vendredi soir. En revanche, les taux espagnols reculaient à 4,678% contre 4,719% vendredi soir.
Les taux grecs à 10 ans étaient en hausse à 11,499% contre 11,368% vendredi soir, mais le pays a bénéficié d’un plan d’aide de l’UE et du FMI de 110 milliards d’euros et n’a pas besoin d’aller sur les marchés pour lever de la dette à moyen et long terme, dans l’immédiat.